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C’est une brève de l’Express sur l’économie verte, « EDF - Ces dirigeants dans le vent », qui motive ce billet. Jugez plutôt :

En avril 2007, David Corchia, directeur général d'EDF Energies nouvelles, une filiale à 50 % d'EDF spécialisée dans l'éolien, le solaire et autres énergies renouvelables, cède sur le marché 85 000 actions de son entreprise, pour un montant total de 7, 9 millions d'euros. Il récidive, en septembre 2007, pour une somme globale de 4, 5 millions d'euros. En octobre 2007, c'est au tour d'Yvon André, directeur général adjoint : en 14 mouvements boursiers, il vend pour plus de 4 millions d'euros. D'après nos estimations, les deux hommes ont réalisé dans ces opérations des plus-values supérieures à 4 millions d'euros pour le premier, à 1, 5 million d'euros pour le second.

Des chiffres que doit considérer avec quelque perplexité Pierre Gadonneix, le PDG d'EDF, dont la rémunération plafonne à 1 million d'euros tandis que son groupe et ses capitaux publics sont pour beaucoup dans la fortune des deux dirigeants. En tant qu'actionnaire principal, sans doute peu désireux de chicaner une filiale si branchée ; et en tant que client principal, tenu de racheter à un tarif fixe l'électricité produite par les éoliennes, qui, manifestement, ne brassent pas que du vent.

 

Ainsi, on apprend que ces deux dirigeants d’EDF EN se goinfrent de millions d’euros sur le dos de l’écologie. David Corchia et Yvon André, ce sont deux heureux et riches businessmen de l’électricité verte subventionnée. Autant de M€ distribués à la volée pour la direction d’EDF EN, cela ne me semble pas faire bonne presse pour les énergies renouvelables. Par les temps qui courent de crise sociale, pour une entreprise étroitement dépendante des subsides des Etats (et de leurs contribuables), cela me semble tout bonnement indécent. Est-il juste que ces deux larrons profitent de l’abus de la position dominante de l’électricien historique allié à l’affairiste discret Paris Mouratoglou ?

Si les entrepreneurs du green business n’ont que $ et € comme motivation principale, s’empressant de passer à la caisse de l’économie casino, le monde n’est pas prêt de changer. Comment interpréter ces bonus de quelques millions d’euros vite gagnées pour les dirigeants d’EdF EN? Pourquoi le citoyen et/ou consommateur, doit-il payer ces bonus en sus du surcoût environnemental ?

Je n’avais pas relayé en début d’année, l’enquête de l’Autorité de la Concurrence sur EdF et EdF EN et leur pratique commerciale dans le domaine du photovoltaïque (bleu ciel). Mais l’on peut légitimement s’interroger sur la valorisation de cette position dominante par rapport aux nouveaux entrants sur le marché, alors qu’EdF EN profite à fond et à coût marginal de la puissance commerciale d’EDF. Cette distribution de M€ aux dirigeants d’EdF EN m’encourage à poser la question de la juste rémunération des dirigeants d’une entreprise semi publique, dont le business vert est subventionné par nos impôts et nos taxes.

Au-delà même de la rémunération des dirigeants, quelle rémunération du capital investi dans le green business ? 4, 6, 8, 10, 12, 14 % ou plus ? Quelle valeur pour intéresser des investisseurs ? Qu’elle est la bonne rémunération de l’argent investi pour une économie responsable ? L’avidité est-elle légitime avec la croissance verte ? N’est-ce point incompatible avec le développement durable et sa composante sociale ?

 

 

Tag(s) : #Environnement
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