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La semaine dernière, alors que je revenais d’Allemagne, j’avais reçu une vaine pétition/action numérique, pour une hypothétique baisse des prix de l'essence à la pompe. Un naïf, crédule, ou imbécile sans doute, qui proposait de boycotter Shell et Esso, pour agir sur la guerre des prix entre compagnies.

J’ai trouvé cela d'une bêtise affligeante et d'une vision à courte vue. Une vue d’autruche, sans vouloir offenser le volatile. Avec une demande mondiale qui augmente rapidement et une offre qui progresse peu et lentement, cela donne une inflation inéluctable des prix du pétrole. Le stock d'énergie fossile étant limité, compte tenu de l'augmentation du pompage pour nourrir la demande, il n'y aura plus de pétrole à bon marché. Surtout avec des conflits/risques géopolitiques (Iran, Irak, …) rémanents.

 

A contre courant de cette pétition, je trouve que le baril à près de 50 € (+ de 60 $), c'est une excellente nouvelle. Ok, ma carte bleu fait la gueule car je suis un voyageur impénitent, mais cela donne de la marge aux alternatives énergétiques et encourage les gestes économes. Le problème de l'effet de serre est autrement plus dramatique et stratégique que le petit problème égoïste du prix de l'essence à la pompe.

Plutôt que de boycotter telle ou telle compagnie pétrolière, je propose à tous ceux qui auraient été touchées par sa chaîne numérique, et aux autres :

- de conduire moins vite,

- de choisir une voiture moins lourde que le 4x4 ou la grosse berline,

- de préférer le train et les transports en commun quand c'est possible,

- d'être patient en attendant la diffusion massive des voitures hybrides,

- de commencer à réfléchir à ce que serait un comportement plus responsable (y.c. en dehors du problème des transports, pour l’aménagement, l’urbanisme, l’agriculture, …).


Il faut porter la réflexion au niveau de la réponse à apporter. Il s
'agit bien de conduire des mutations profondes et de s'interroger sur la façon d'y parvenir, alors que la société semble comme paralysée devant des enjeux aussi lourds.

Dans une société libérale où l'on nous fait croire que c'est le marché qui conduit le monde, je me réjouis de ce prix du pétrole élevé qui va nous contraindre à agir efficacement, et à penser autrement. Il aurait été préférable de commencer avant, d'avoir un peu de compassion pour l'homme en voulant contrer le réchauffement climatique, ... mais même si c'est à cause du prix, la prise de conscience va s'opérer ! Payer les choses à leur vrai prix, c’est important. Par là même, il faudrait ajouter un P à celui de la TIPP pour enfin arriver à la Taxe Intérieur sur les Produits Pétroliers et la Pollution. Ajouter un P et quelques %, pour investir dans l’avenir …


Pas grand-chose de neuf en ce moment, temps d’avant la grande villégiature et temps de canicule en France, Espagne, Portugal,  … Serait-ce un avant goût du réchauffement climatique ? Entres les nouvelles ensanglantées de Bagdad et d’ailleurs, les frasques de N.S. dans le jardin politico-médiatique franchouillard, on retrouve la chronique du changement climatique.

L’ONERC, l’observatoire de la mission effet de serre (www.onerc.gouv.fr ) a sorti un nouveau rapport : « un climat à la dérive, comment s’adapter », vendredi 24 juin. Le même jour, on lançait en France PowerNext, qui permet aux industriels de gérer leurs quotas d’émissions de CO2. Les droits à polluer viennent donc d’entrer en bourse dans l’hexagone. Va-t-on suivre, comme le CA 40, les cotations et les volumes ? 1ère journée avec 32 000 tonnes de CO2 échangées, et des transactions entre 23,20 et 23,45 € la tonne ... Bonne nouvelle, depuis le début de l’année sur les places européennes du marché du carbone, on est passé de 10 € à plus de 20 € la tonne de CO2. Comme quoi, même en partant d’une valeur abstraite, on arrive à doubler le prix du droit à polluer.

On observe, on sait que cela va de mal en pire, et l’on va faire du fric sur le dos de la catastrophe annoncée. Pourquoi pas, je suis assez cynique pour penser que c’est un levier qui va accélérer le réformisme. Même s’il faut en passer par les marchés financiers, au moins cela va-t-il permettre d’enclencher une dynamique d’action.

Enfin, il faut ne rien abandonner sur le fond, et faire du lobbying contre ce marché de dupe. Car l’essentiel de nos émissions n’est pas touché. Il s’agit juste de quotas fixés aux industriels, et adaptés à la compétition mondiale (entendez pas pénalisant). Rien sur les transports, ni sur le bâtiment…

 

Tag(s) : #Environnement
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