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Ce début de semaine, se tenait à Bruxelles, la 3ème Conférence Européenne sur la Politique Energétique Renouvelable organisée par l’EREC. L’occasion de marquer d’une nouvelle pierre verte, l’horizon énergétique de l’Europe.  L’avenir ne carburera ni au fossile ni au fissile, mais aux énergies renouvelables ;-) 80 à 100% d’EnR d’ici 2050 pour l’Europe !


Andris Piebalgs, Commissaire à l’énergie a déclaré, « je suis confiant que les objectifs politiques en matière d’énergies renouvelables, le prix du carbone et le financement de la R&D, vont entrainer un développement extrêmement significatif d’un nouveau secteur énergétique ». Son collègue à la Commission Européenne, Christopher Jones, Directeur des énergies nouvelles et renouvelables, a confirmé l’objectif crédible de couvrir 80 % des besoins énergétiques de l’Europe d’ici 2050.


La Commission pourrait sembler conservatrice avec ces 80% d’EnR pour 2050, tandis que l’EREC propose un scénario de 100%. Toutefois, au-delà de la querelle des chiffres, ce nouvel horizon EnR est une vraie rupture dans la prospective énergétique de l’Europe. Une nouvelle pierre verte déposée sur le parvis de l’Europe, en cet automne 2009.


Rappelons que l’Agence Internationale de l’Energie, basée à Paris, propose avec son dernier IEA’s annual World Energy, une perspective globale beaucoup plus fossile et fissile, où les énergies renouvelables n’atteindraient que 8,6 % de la demande mondiale d’énergie en 2030. L’AIE regarde l’avenir avec de vieilles lunettes, aux verres polis par l'atome, fumées par l’or noir  et les grands acteurs de l’énergie. Des acteurs qui ont beaucoup à perdre avec la généralisation accélérée des énergies renouvelables.



Quand je parle de vieilles lunettes, c’est regarder demain avec une paire des années 90, alors que les énergies renouvelables n’étaient qu’une utopie portée par des néo-hippies, entrepreneurs, chercheurs, militants,... De doux rêveurs, des idéalistes disait-on, alors que les gens sérieux faisaient confiance aux lobbys de l’atome et du pétrole pour les alimenter.


Et puis, à force de plaidoyer, d’entreprendre, de chercher, … le secteur EnR a progressé. Au niveau national comme au niveau communautaire, le secteur a su démontrer sa crédibilité, malgré les luttes et l’influence des lobbys de l’énergie conventionnelle. Les autrichiens, les allemands et les espagnols ont beaucoup faits pour faire avancer cette cause verte, tandis que la France était drapée dans ses certitudes atom’cratiques. Un combat de David contre Goliath, où les fondamentaux sont pour David malgré les apparences. Raréfaction des ressources, pick oil, effet de serre, risques nucléaires, sécurité énergétique, emplois, … sont des arguments que le politique a du prendre en compte.


Au fil des ans, les énergies renouvelables sont devenues crédibles. Si elles couvrent aujourd’hui moins de 3% de la demande mondiale, elles alimentent déjà 10% de la demande européenne, y emploient 450.000 personnes pour un chiffre d’affaires de 45 milliards d’euros. En sus, elles évitent à l’Europe 20% d’émissions de gaz à effet de serre. D’ici 2020, grâce à la Directive énergies renouvelables et ses objectifs contraignants pour les états membres, l’Europe bénéficiera d’au moins 20% d’EnR pour couvrir sa consommation.

 

Les européens ont décidé de relever un des défis du siècle : faire des énergies renouvelables la source principale d’énergie pour la civilisation humaine. L'Europe veut montrer la voie au monde dans ce domaine. Merci à l’EREC d’avoir rappeler que si l’optimisme est de mise, des efforts urgents et nombreux sont nécessaires pour assurer que les européens réalisent leur utopie concrète d’énergie propre. 2050 c’est loin et 2020 se prépare dès aujourd’hui.

 

Tag(s) : #Environnement
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