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Je voudrais commencer ce billet, en exprimant toute ma compassion aux japonais qui souffrent, dans leur chair et pour leurs familles/amis. D’autant que le pire est peut être encore à venir, avec une catastrophe nucléaire globale qui pourrait survenir. Alors que le chaos les frappe, j’espère qu’une solidarité internationale permettra au Japon de se relever, plus sage et plus ouvert au monde… Un mal pour un bien avec des conséquences mondiales, ce sont de nouvelles opportunités qui s’ouvrent pour les énergies de la paix, sans pollution ni danger.


 Il y a une semaine, un tremblement de terre suivi d’un tsunami et de plusieurs accidents nucléaires au Japon, a changé le cours de la politique énergétique mondiale. Le 11 mars 2011 marque un tournant, qui devrait grandement profiter aux énergies renouvelables et à l’efficience énergétique.

 

 

250 réacteurs nucléaires d’ici 2020 au niveau mondial, soit près de 20 nouveaux chantiers par an, voilà ce qu’escomptait le secteur de l’atome avant le 11/03/11. En toute opacité démocratique, sans solution contre la prolifération ni pour gérer les déchets sur des siècles, sans sérieuses réponses aux accidents terroristes ou naturels, le lobby de l’atome comptait couvrir la planète de 250 nouvelles centrales d’ici 10 ans. Fukushima n’est pas encore la fin pour leur ambition expansionniste, mais une moins une modération drastique pour plusieurs années. Construire et mettre en service 250 réacteurs nucléaires d’ici 2020 représentaient un objectif inatteignable, dans le monde post-Fukushima 2011, c’est bien le diable si quelques dizaines verront le jour.   

 

La Chine a annoncé une pause, l’Inde marque le pas, l’Allemagne est revenue sur l’extension des licences pour les réacteurs actuels, l’Italie devrait organiser en juin, l’Autriche voudrait organiser un référendum européen sur la question du nucléaire, Obama va renoncer à la relance de l’atome aux USA, … La réponde politique mondiale, face à la catastrophe nucléaire japonaise, est à minima de suspendre les projets, voir d’y renoncer. Toute décision de nouvelle construction d’une centrale nucléaire est maintenant hypothéquée par le syndrome Fukushima : il est urgent d’attendre. Même en France, pays le plus nucléarisé du monde, le nucléaire est mis à la question et l’on pourrait consentir à un débat ;-) Plan de « stress test » au niveau européen, retour d’expérience des accidents japonais, la normalisation/réglementation va devoir évoluer et cela va prendre des années.

 

A chaud, après une semaine de tension médiatique mondiale, qui créé un sentiment de menaces diffuses suspendu aux « avancées » de la situation à Fukushima, le lobby de l’atome a perdu la bataille de l’opinion. D’autant que le « spectacle » n’est pas fini…

 

 

Les objectifs de l’industrie nucléaire pour 2020 fondent à la mesure de l’élévation des températures à Fukushima. Ce ne sont plus 300 GW de nucléaire qui vont être construits en 10 ans mais au mieux quelques dizaines, et il va bien falloir répondre à l’appétit énergétique mondial. Avec le peak oil, le pétrole ne peut être convoqué pour palier au besoin. Avec le réchauffement climatique, le charbon est disqualifié. Le gaz est un prétendant, mais il fait débat pour sa provenance non conventionnel et participe lui aussi au réchauffement climatique. Reste les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, pour consommer mieux et moins. C’est en fait la seule solution pragmatique qui s’offre à nous.

 

Mon propos n’est pas de dire que nous allons sortir du nucléaire du jour au lendemain. Mais de constater qu’à court terme, 10 ans, la croissance du nucléaire est largement compromise tandis que d’aucuns vont imaginer comment s’en passer d’ici quelques dizaines d’années. Ainsi, il va bien falloir substituer la puissance des réacteurs qui ne se feront pas. Car la Chine, l’Inde, Amérique du Sud, et l’Afrique ne peuvent renoncer à leur développement par manque d’énergie.

 

Depuis lundi, les marchés financiers mondiaux parient sur le secteur des « green energy tech ». S’il y a une part d’irrationnel dans la finance mondiale qui joue sur l’hyper très court terme, l’évidence du constat que cette crise va profiter opportunément à court/moyen/long terme au secteur, est frappée au coin du bon sens. Le besoin énergétique va accélérer le développement de l’énergie verte dans les pays à la croissance la plus dynamique et l’efficience énergétique va s’imposer à tous.

 

Le secteur des « green energy tech », au nom de l’indépendance, de la sécurité, et de la protection de l’environnement, va être consacré au niveau global. La catastrophe japonaise agit comme une catharsis, qui va révéler le potentiel du génie humain pour un monde plus vivable.

   

 

Tag(s) : #Environnement
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