Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Pour éclairer les choix du gouvernement en matière des choix de développement de l’éolien et du photovoltaïque en France, le gouvernement a demandé l’avis du CGIET et du CGEDD, soit le Conseil général de l’Économie de l’industrie, de l’énergie et des technologies et le Conseil général de l’Environnement et du développement durable, deux niches à haut-fonctionnaires issus du corps des Mines et des Ponts, des serviteurs de l’atomcratie comme la France en produit depuis des décennies.

      

Leur rapport, rendu public à l’ouverture de la conférence environnementale sur « les enjeux énergétiques, industriels et sociétaux de l’éolien et du photovoltaïques» vise à défendre le grisbi du nucléaire et à retarder la transition énergétique. Leur préconisations visent à cadenasser le développement de l’éolien et du photovoltaïque en France. L’avocat de l’environnement Arnaud Gossement et le comité de liaison des énergies renouvelables convergent sur cette analyse.

 

Pour vous en convaincre, je voudrais revenir sur la myopie de ces fonctionnaires gardiens de l’atomcratie, qui raisonnent à la place du producteur et jamais du point de vue consommateur. Considérant d’une part que le prix moyen du marché de gros de l’électricité est de 50 €/MWh en moyenne. Et que d’autre part le prix de production de l'électricité peut descendre aux alentours de 170 €/MWh. Ils en concluent « qu’il est peu probable que cette technique parvienne à la rentabilité à échéance prévisible pour les usages diffus sur le territoire métropolitain », « même en supposant une baisse continue du prix des panneaux eux-mêmes ». Equation mathématique et rigoureuse, du point de vue d’EDF, il n’y a pas urgence à développer massivement l’électricité solaire.

 

Mais regardons ce que ces fonctionnaires n’ont pas vu ou pas voulu voir, préférant expédier la parité réseau à des échéances lointaines. La parité réseau des consommateurs débutera pour l’électricité solaire dans le sud de la France à partir de 2014/15, c’est demain !!! Prendre en compte le prix de l’électricité distribuée est un élément fondamental, pour évaluer la maturité économique de l’électricité solaire. Prendre comme référence du prix de l’électricité « au cul de la centrale nucléaire » pour évacuer la parité réseau du kWh solaire avec celui à la sortie du compteur est vain. Le consommateur comparera le prix de l’électricité à payer qui lui est délivrée par le réseau (c’est-à-dire, du kWh conventionnel produit, transporté, distribué et taxée) à celui du prix de revient de l’électricité solaire.

 

Avec l'atteinte la parité réseau, le consommateur a un intérêt direct à consommer ses électrons solaires, plutôt qu’acheter de l’électricité au réseau, durablement plus onéreuse. L’électricité solaire va d’ici 2 à 3 ans revenir entre 15 ou 17 c€/kWh pour les 25 prochaines années pour celui qui s’équipera d’une installation adaptée à son profil de consommation, tandis que les compagnies d’électricité proposeront des prix équivalents mais soumis à l’inflation qui verra le prix du kWh électrique délivré s’envoler à 27 ou 30 c€ en 2037 (en étant conservateur 3%/an).

 

Cette myopie est désolante, car elle voudrait éclairer la feuille de route de transition énergétique nationale. Heureusement que le corps des Mines et des Ponts n’est qu’une élite peu nombreuse (mais très puissante), et qu’il y a en face des gens pleins de bon sens (maires, présidents de Agglomérations et de Régions, …) qui voient arriver la parité réseau versus consommateurs comme une chance pour libérer l’énergie des territoires. Les myopes vont se faire rattraper par la réalité de la décentralisation, et c’est tant mieux…

 

Tag(s) : #Ecolo-politique.gouv.fr
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :