Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Dépolluer la République, c’est le leitmotiv poursuivi par Eva Joly, en début de l’émission Radio France Politique où elle est invitée ce dimanche 2 octobre. Elle revient sur les affaires – nombreuses qui empoisonnent l’UMP et Sarkozy sans oublier de taper sur le PS avec Guérini. Elle demande à Nicolas Sarkozy de s’expliquer devant les français. Sans doute à cause de son parcours professionnel, les journalistes l’interrogent d’emblée sur les affaires plutôt que sur le projet porté par la candidate d’EELV. Cela lui permet d’envoyer des coups au chef de l’Etat. Au moins, tire-t-elle de sa notoriété morale une certaine stature politique.

 

Sur l’électricité nucléaire, Eva Joly prend acte du premier pas des socialistes, qui ont plus ou moins décidé de réduire la part du nucléaire, pour passer de 75 à 50% de l’électricité consommée en France d’ici à 2021. C’est la position défendue par Hollande, une singulière évolution « insuffisante ». Elle trouve que les socialistes s’arrêtent au milieu du gué et que cela ne réduit pas le risque nucléaire. Elle veut faire bouger cette position, pour la rapprocher de celle des Verts qui vise à sortir du nucléaire en 20 ans.

 

Parmi les candidats aux primaires socialistes, Eva Joly avoue que Martine Aubry défend des positions qui convergent avec les siennes. Elle note que Ségolène Royal a donné aussi des gages aux Verts, en devenant une élue de l’ouest qui remet en cause le projet de nouvel aéroport à Nantes. Son rapport avec Hollande semble plus difficile, il manque de culture écolo…

 

Le rapport de force est en train de se forger entre le PS et EELV. Elle ne trouve rien à redire à ce que le richelieu Vert, Vincent Placé, futur chef du futur groupe EELV au Sénat ait rapidement visité le nouveau président socialiste du Sénat, Jean Pierre Bel. Elle relève que les socialistes et les Verts sont interdépendants pour 2012, il faut donc pousser le curseur vert, échanger et discuter pour établir des convergences, identifier les points de rupture…

 

Les questions « génération » permettent à Eva Joly de décliner les mesures sociales qu’EELV propose. Allocation d’autonomie, crèches, logement sociaux, tout cela est très socialo-compatible. Reste la question du financement des mesures, qui n’est pas abordé.

 

Au niveau du financement de son programme justement, le chiffrage n’est pas complètement bouclé. Toutefois, Eva Joly décline des mesures tel un système de fiscalité confiscatoire au-delà de 500 000 €, une taxe à la sortie pour ceux qui choisissent l’expatriation fiscale, un impôt sur les sociétés « plancher », une taxe sur les flux financiers, … Eva Joly veut plus d’équité et raboter l’upper class, pour participer à la réduction des inégalités. Cela ne parle pas aux classes moyennes, qui présagent l’arrivée de nouvelles taxes au nom de la solidarité.

 

Sur la sécurité, Eva Joly propose en première mesure de sortir le hachich de la prohibition, pour casser le modèle économique des mafias. La police de proximité est aussi au menu. Ce thème de la sécurité n’est pas celui où EELV est le plus crédible.

 

 

Au final, Eva Joly réalise une pas mauvaise prestation médiatique. Manque juste une ou deux mesures vertes symboliques, autres que la sortie du nucléaire, répétées et martelées, comme marqueur de la campagne électorale d’EELV. Il faut poser des jalons pour identifier les différences entre le PS et EELV, voir même poser des casus belli pour faciliter le nécessaire compromis sur les autres sujets. Sinon, on risque de confondre Eva Joly avec une sociale-démocrate opiniâtre surtout sur les questions de justice qui va se faire manger par Hollande.


 

Tag(s) : #Elections 2012
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :