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« Objectif Élysée » est une émission hebdomadaire de 45 minutes de La Chaîne Parlementaire de l’Assemblée Nationale (LCP). Elle est animée par Serge Moati. Pour son numéro 15, l’émission « Objectif Élysée » du vendredi 3 février était consacrée au nucléaire civil, et aux alternatives, avec comme invitée principale Corinne Lepage, candidate Cap 21 à l’élection présidentielle. Elle occupe brillamment la première partie de l’émission. Avec à la suite comme invités, Yannick Jadot, député européen EELV conseiller d’Eva Joly, Chantal Jouanno, sénatrice UMP de Paris ancienne secrétaire d’Etat à l’écologie et présidente de l’Ademe, et Bertrand Barré, conseiller scientifique auprès d’Areva.
Un plateau équilibré, paritaire, pour/contre le nucléaire, avec une experte crédible et pugnace contre le nucléaire, Corinne Lepage, appuyée par le Vert Yannick Jadot.
L’émission revient sur le développement de l’énergie solaire en France (à partir 20ième minute). Corinne Lepage y donne une charge violente sur l’avantage outrageux donné à EDF EN dans ce domaine par le gouvernement Sarkozy, qui a au passage sacrifié l’emploi dans les PME/PMI française. Chantale Jouanno a bien du mal à défendre l’indéfendable... Elle accuse au passage Corinne Lepage d’être dans le clan des lobbys (verts/bleu silicium)…
A partir de la 24ème minute, le débat bascule sur l’énergie nucléaire, avec comme angle d’entrée au débat, le récent rapport de la cour des comptes. Tout y passe ensuite, EPR, explosion des coûts de l’électricité nucléaire, intermittence de la production d’électricité renouvelable…
A partir de la 33ème minute, Corinne Lepage dit ce qui constitue l’histoire de la politique énergétique française : le lobby nucléaire (l’atomcratie) empêche aujourd’hui comme il l’a empêché hier, le développement des énergies renouvelables en France. Chantale Jouanno, la plus verte à droite, propose d’envisager une baisse de la contribution nucléaire au mix électrique français à 50% d’ici 2050. On comprend que la droite veut donner du temps au temps au lobby nucléaire, alors que Hollande propose ces 50% pour 2025.
Corinne Lepage porte aussi le fer sur la question de l’assurance du nucléaire, limitée à quelques dizaines de millions d’euros pour EDF en cas d’accident, alors que la catastrophe de Fukushima coûtera plus de 70 milliards d’euros. Les français ne sont pas tous d’accord, loin s’en faut, à vouloir continuer de soutenir ce risque vertigineux.
Corinne Lepage propose de sortir de l’affrontement nucléaire/renouvelable, et d’entrer dans la révolution industrielle en marche ailleurs dans le monde qu’en France. Une révolution verte et décentralisée qui contrarie le modèle centralisateur nucléaire, fondu dans la matrice jacobine française…