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Cette semaine était le 25ème anniversaire de la catastrophe de Tchernobyl, l’occasion de revenir médiatiquement sur une catastrophe dont les conséquences n’ont pas fini d’être mesurées/estimées, tant au niveau sanitaire qu’économique. La contamination/décontamination est une affaire de milliards de dollars et de centaines d’années, avec une part de la population sacrifiée…

 

Cet anniversaire de Tchernobyl irradie l’actualité de Fukushima, l’autre catastrophe nucléaire encore incontrôlée à l’heure de ce billet et pour encore quelques mois/années/siècles, selon le degré de contrôle que l’on attache au mot « contrôle ». Cela n’est pas sans lever des tabous atom’cratiques français…

 

Il est maintenant question du prix à payer du nucléaire civil, celui du démantèlement des centrales en fin de vie, celui des déchets sur un temps très long… On ose même parler de l’assurabilité du secteur : une catastrophe à 100 à 200 milliards de dollars, même avec une occurrence ultra faible, ne peut être assumée à seulement 91 millions d’euros par EDF. Quel risque assumé par la collectivité nationale pour la privatisation des bénéfices des actionnaires d’EDF ? Quel prix payer l’électricité nucléaire, chargée des coûts de démantèlement, de gestion des déchets et d’assurance : 4,2 comme négocié dans la loi NOME, 8, 15, 20 ou 50 c€/kWh ? Si des pays décident de sortir du nucléaire pour investir massivement dans les alternatives, la France peut elle rester avec le seul EPR comme technologie énergétique à exporter ? La France doit elle retarder plus longtemps l’avènement des énergies renouvelables, comme elle s’évertue à le faire depuis 30 ans ?

 

 

L’encore président français pour 1 an, joue le clivage. Pour lui, envisager de sortir du nucléaire reviendrait « à se couper un bras » et revenir à la bougie. Il n’entend pas les questions sociétales que posent Tchernobyl et Fukushima, il ne voit pas les pays européens qui décident de sortir du nucléaire (Allemagne, Italie, …). Il agit comme lobbyiste en chef de l’atom’cratie française, sans vision du futur mise à jour, car enfermé dans un dogme. Son rapport au progrès est daté. Il est pour la centralisation étatique et contre l’indépendance énergétique des citoyens, en contradiction avec les valeurs libérales…

 

 

L’avenir énergétique de la France va vraisemblablement se jouer lors de la prochaine présidentielle dans un an tout juste. Alors que la France prend du retard dans l’accomplissement de ses objectifs européens en matière d’énergies renouvelables, doit-on continuer d’entraver leur développement ou au contraire accélérer pour se projeter dans la transition énergétique (post peak oil, post fukushima, & climate change) ?

   

Tag(s) : #France atom’cratique
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