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Alors que la 3ème conférence européenne des énergies renouvelables s’est ouverte aujourd’hui à Bruxelles, c’est des USA que me vient l’optimisme ce soir.

En effet, la revue « Scientific American » a publié dans son numéro de novembre, un article ébouriffant pour les promoteurs des énergies renouvelables. Un scénario 100 % énergies renouvelables à l’horizon 2030, pour nourrir la demande énergétique mondiale est proposé. Il s’agit d’un article des professeurs Mark Z. Jacobson - ingénierie civile et environnementale à l’Université de Stanford, où il est directeur du programme « Atmosphere/Energy » - et de Mark A. Delucchi – chercheur scientifique à l’Université de Californie, spécialisé dans la problématique « énergie, environnement, transport et analyse économique.

Ce scenario 100 % EnR 2030, ne mise pas sur des ruptures technologiques à venir, mais sur le déploiement massif de technologies matures ou proches de l’être. Si les chiffres peuvent donner le tournis (3,8 million de grandes éoliennes, 90 000 centrales solaires à concentration et des millions d’installations géothermique et de toitures photovoltaïques, …), cette sortie possible à moyen terme de l’énergie fossile et fissile est une première scientifique.

Il y a un an, l’ex vice président Al Gore appelait à une alimentation électrique américaine 100 % sans carbone d’ici 10 ans. Ces scientifiques américains proposent à travers cette étude, un chemin pour atteindre 100 % d’énergie renouvelable d’ici 20 à 30 ans. 100 % WWS, pour « wind, water and solar resources» et fournir près de 11,5 TW de puissance renouvelable (et plus si nécessaire, le potentiel dépassant largement la demande).

Leur plan 100 % EnR 2030 consiste en un mix d’énergies renouvelables. L’éolien fournirait 51% de la demande, avec 3,8 million turbines de 5 MW. 40% proviendrait de l’énergie solaire (photovoltaïque et solaire à concentration), avec 30% pour le PV sur les bâtiments et 89 000 centrales solaires (PV et CSP) à 300 MW pièce. Incluse, l’énergie hydraulique dont 70% est déjà en place…

Selon les auteurs, il n’y a pas de problèmes majeurs pour atteindre l’objectif. Il y a assez de ressources et matières premières pour construire cette infrastructure renouvelable. Il s’agit d’appliquer un effet d’échelle accéléré. Côté compétitivité – le nerf de la guerre – la balance est aussi favorable aux énergies renouvelables. Les auteurs inclus les coûts de rémunération du capital investi, de location d’espace, d’exploitation, de maintenance, de stockage d’énergie pour s’affranchir des intermittences, et de transmission. Et d’ici 2020 et au delà, ils visent un kWh vert à 4¢ de $ ou moins. En comparaison, le coût « conventionnel et carboné » est aujourd’hui de 7 ¢ de $, et serait de 8 ¢ de $ en 2020.

 

Si le 100 % d’énergie verte est possible, techniquement et économiquement, le grand défi demeure politique. Les coûts de l’énergie doivent refléter leurs externalités, et les autorités en charges de la politique énergétique doivent pouvoir s’affranchir du lobby des grandes entreprises de l’énergie. Elles doivent les conduire à changer de modèle économique, pour que ces dernières vendent (enfin) de l’énergie propre et renouvelable. La partie n’est pas gagnée, mais cette étude est une pierre de plus pour bâtir l’édifice du progrès.

 

Une publication scientifique ouvre le débat, se confronte à la critique et à l’analyse des parties. Aussi, cette publication de « Scientific American » est un pavé dans la mare de toutes les utilities, un argumentaire contre l’énergie fossile et fissile centralisée qui commande la géopolitique du monde.

Une revue à offrir d’urgence à JF Copé et à son club Génération France.fr ;-)

 

 

Tag(s) : #Environnement
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