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Atom’cratie 2016, pas flamboyante mais efficace

Le secteur nucléaire français n’en finit pas de connaître des déboires stratégiques et économiques. AREVA est en faillite, sauvée par les contribuables avec une prochaine recapitalisation annoncée entre 4 à 5 milliards d’€. EDF a été sorti du CAC40 et va devoir intégrer une part d’AREVA. L’électricien tricolore vend des actifs pour trouver du cash et a annoncé plus de 4 000 suppressions de postes pour soutenir son cour de bourse. Sans compter les interrogations sur le coût du projet Cigéo - la mégapoubelle pour les déchets nucléaires prévue à Bure dans la Meuse – qui oscille entre plus de 30 milliards d’€ selon l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra) et 20 milliards selon EDF, AREVA et CEA qui produisent les déchets nucléaire à stocker. Ségolène Royale a tranché à 25 milliards en coût d’objectif de Cigéo. Coût qui devrait exploser dans quelques années et qu’il faudra bien alors payer pour que l’Andra finisse de construire et exploite le centre…

Si le secteur nucléaire français est un puit sans fond qui engloutit des milliards d’€ publics, il a encore de sérieux relais dans l’appareil d’Etat. Un bilan aussi pitoyable pourrait faire s’interroger des décideurs politiques raisonnables : la fuite en avant dans la voie nucléaire est-elle saine pour les contribuables et les consommateurs français ? Et bien non, comme ça marche mal on persévère ! L’atom’cratie n’est pas flamboyante mais elle est efficace…

Ainsi, le gouvernement a autorisé par un arrêté du 3 janvier 2016, qu’AREVA puisse ne pas respecter toutes les exigences de la norme de sécurité nucléaire qui s’applique au projet EPR, sous réserve démontrer à l'Autorité de Sureté Nucléaire (ASN) que ce n’est pas si grave que ça… S'abstraire des règles de sécurité pour obtenir le feu vert de l’ASN, c’est le petit arrangement trouvé par l’atom’cratie avec le gouvernement Hollande pour « sauver » l'EPR de Flamanville. Si la cuve et le couvercle du réacteur n’ont pas été jugés conformes aux exigences de sécurité qui date de 2005 (avant Fukushima), il suffit de pouvoir y déroger à titre exceptionnel et le tour sera joué pour faire « valider » le projet...

Notre classe politique va-t-elle se soumettre encore longtemps au secteur nucléaire ? Faudra-t-il attendre la faillite d’EDF, qui risque d’intervenir avant un accident nucléaire grave en France, pour que la transition énergétique nous permette réellement de nous affranchir à moyen terme d’une technologie chère et dangereuse?

Tag(s) : #Politique, #Ecolo-politique.gouv.fr, #France atom’cratique
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