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Cela fait un an aujourd’hui que François Hollande a été élu président de la République contre Nicolas Sarkozy, avec un gros désenchantement pour ceux qui ont voté pour lui. Sa popularité a chuté jusqu’à l’étiage, le fleuve est devenu ruisseau d’opinions favorables...  Hollande n’est pas un homme providentiel, tout comme Sarkozy ne l’était pas, toutefois le style politique de l’homme désarçonne à vouloir ménager la chèvre et le chou.


Hollande cherche une synthèse entre des sociaux-démocrates plus ou moins libéraux, des verts plus ou moins décroissants et plus ou moins écologistes pour un fauteuil ministériel, et une extrême gauche qui se sent trahie et rêve toujours du grand soir (Mélenchon à Matignon !), sous la pression des marchés financiers avec qui il a signé l’armistice sans jamais leur avoir vraiment déclaré la guerre… Les ministres font du théâtre avec des premiers rôles qui parasitent le Premier ministre, tandis que les hauts fonctionnaires (avec les lobbys) gèrent les réformes… La crise économique s’est durablement installée dans la météo sociale du pays, moins pire qu’en Europe du Sud certes, mais génératrice de chômage et de déficits qui lient les mains pour une relance…

 

En ce 6 mai 2013, on pourra lire sur Libération ou Le Figaro, un suivi des 60 promesses du candidat. Au global, beaucoup de réformes ont été engagées, pour détricoter une part de la précédente politique fiscale, pour mobiliser l’épargne des français et créer un nouvel outil d’intervention publique dans le développement économique, pour tenter de lutter contre le chômage…, et pour ouvrir le mariage à tous. Cette dernière accapare le débat médiatique, la réforme sociétale masque les réformes socio-économiques dont les effets se font attendre… Bref, le bilan intermédiaire de cette première année ne fait pas rêver. Le slogan de campagne qui nous a vendu « le changement maintenant avec FH » a pipoté sur le tempo…

 

L’équation politique de sa majorité était compliquée, la première année passée au pouvoir l’aura rendu plus complexe et plus grinçante. Les parlementaires PS sont irrités, chauffés à blanc pour la loi sur le non cumul des mandats et celle sur la transparence patrimoniale, sans compter que l’aile gauche du PS se sent cocue. Les écologistes ont l’aéroport de Notre Dame des Landes dans la gorge alors que la transition énergétique s’enlise dans un débat national qui reste confidentiel. Plus à gauche, le Front de gauche joue les opposants et les communistes sont emmerdés de se fâcher avec le PS pour les municipales…

 

Surtout, à godiller dans un sens et dans l’autre, Hollande donne l’impression de ne pas avoir de cap pour le pays. La synthèse de contradictions politiques comme méthode de gouvernement, sans s’assumer social-démocrate-libéral, sans pour autant céder au social-dirigisme prôné par Montebourg, sans réelle conversion écologique, sans croissance économique avec des caisses publiques vides, Hollande ne peut que mécontenter beaucoup de monde. Il gagnera à clarifier son logiciel politique pour ne pas perdre sur tous les tableaux.

 

Tag(s) : #Politique
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