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La convention sur la diversité culturelle a été adoptée le 20 octobre 2005, lors de la session plénière de la 33ème conférence générale de l’UNESCO. C’est une véritable bonne nouvelle dans l’actualité mondiale anxiogène, faite de grippe aviaire et de cyclone, qui nous enrhume de sinistrose.

 

Félicitons la belle alliance de la  France, du Canada et du Québec qui, main dans la main, ont été à la pointe du combat. Malgré le forcing que les Etats-Unis ont fait pour bloquer l'adoption de ce texte, la Conférence l'a approuvé.


C’est une victoire qui est bien plus que symbolique. C’est la reconnaissance de la spécificité des biens culturels, qui ne sont pas des marchandises comme les autres. Les pays, en toute souveraineté, et/ou en partenariat, vont pouvoir continuer à aider leurs industries culturelles, qui nous donneront encore de beaux films, disques, livres, pièces de théâtre et opéras, etc..., reflétant une diversité qui ne tient ni dans le moule hollywoodien, ni dans aucun autre. Le monde est le seul creuset culturel pour l’humanité.

Oui, la mondialisation tend à effacer les différences et à répandre une « culture globale », hétérogène en même temps qu’uniforme. Peut être est-ce le socle commun nécessaire et indispensable pour que l’humanité dialogue ? Le globiche comme dernier avatar de l’esperanto ? Car d’un autre côté, la mondialisation est aussi synonyme d'ouverture, d'échanges, de découverte de cultures différentes, …

Derrière cette « exception culturelle », qui échappe aux pures règles du marché, il ne faut pas y voir un protectionnisme d’arrière garde. Les biens culturels ne sont pas des biens "ordinaires": un film ou un livre, ce n'est pas une machine à laver ou une tonne de céréales. C’est une part commune et individuelle, qui alimente notre "moi" profond, tresse notre histoire, éduque notre sensibilité…  c’est une vision du monde et de son devenir, à plus de 6 milliards d’exemplaires.

Les productions d'Hollywood réalisent 85% des recettes mondiales du cinéma en salle, et derrière les biens culturels, il y a des industries culturelles et des enjeux économiques majeurs. Les exportations audiovisuelles constituent le deuxième poste d'exportation des Etats-Unis, juste derrière l'aéronautique.

Mais pour une fois, la sagesse des hommes l’aura emporté, les enjeux éthiques et politiques ont vaincu l’âpreté au gain. UNESCO : 1 / OMC : 0. "La diversité culturelle est, pour le genre humain, aussi nécessaire qu'est la biodiversité dans l'ordre du vivant."


Toutefois, rappelons qu’il ne faut jamais attendre le salut que de soi-même. Et cette déclaration majeure ne vaut que si l’on est curieux des autres et de soi ;-)))

 

 

Tag(s) : #heloim.sinclair
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