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14 juillet, jour de fête nationale en France, où l’on célèbre la révolution fondatrice de 1789, en faisant défiler les militaires. Une fête de la remise en cause de l’ordre établi, en glorifiant la troupe qui est l’ultime garant de l‘ordre établi (même républicain), c’est assez cocasse comme symbole.

 

Je suis gré au président de la rupture symbolique, d’y avoir ajouter une touche européenne en associant à la parade militaire, une petite part de contingent de chaque pays de l’Union. Fêter l’Europe en même temps que l’on fête son pays ça ne peut pas faire de mal. Même si je souhaite sincèrement que l’on fête l’Europe autrement que militairement, c’est une question de symbole qui m’est chère.

 

L’Europe pourrait être la ligne de démarcation de la communication omniprésidentielle. Deux ou trois faits de com récents et leur couverture médiatique, m’invitent à soutenir l’argument que la com omniprésidentielle ne passe pas  frontières. Et que les médias européens peuvent être les révélateurs de la manipulation médiatique franchouillarde. Pour le moins, le décalage de traitement médiatique interpelle.

 

Prenez le dernier Conseil Européen à Bruxelles, en cette fin juin, qui a accouché d’un traité modificatif mal formé. En France, quasiment tous les médias ont sacré Nicolas Sarkozy « sauveur de l’Europe ». Notre omniprésident séducteur et convivial avec les puissants de ce monde, aurait retourné la situation à lui tout seul, avec tout de même l’aide de son ami Tony Blair, et d’Angela Merkel aux prises avec les polonais. D’après les médias français, notre super nicolas a été la clé du succès d’un accord que tout le monde pensait inextricable. Et comme nicolas est super fort, il a même arraché que la « concurrence libre et non faussée » soit retirée du marbre du traité. D’aucuns le pensaient libéral ?

 

Ça, c’était pour la fenêtre médiaticofrançaise. Pour le reste de l’Europe (exceptée en Pologne), la presse tissait des lauriers à Angela Merkel, pour tout le travail accompli durant sa présidence de l’Union. L’accord pour débloquer et remettre en marche la mécanique européenne lui devait beaucoup, pour ne pas dire l'essentiel. Notre omniprésident avait au mieux, pour la quasi-totalité des journalistes européens non français, joué un second rôle.

 

Prenez encore le même nicolas en visiteur du soir de l'Eurogroupe ce début juillet. Une visite que n'a guère goûter Angela Merkel. Il faudra aller lire la presse européenne pour apprendre que ce visiteur, bon tribun par ailleurs, n’aura rien obtenu de ce qu’il espérait comme largesse économique pour la France. Pas de délais de grâce jusqu’à 2012, nous devrons être à l'heure du rdv de nos engagements. Tandis que les médias français, entre deux tranches de slim brain, glosait sur la force de persuasion de notre bon nicolas, criant victoire pour le plan de relance attendu du paquet fiscal, saluant l’ambition du président qui semblait pouvoir venir à bout de ces tatillons comptables européens, … La vérité est plus crue, vu d’ailleurs. La France n’a rien gagné dans cette histoire qu’une opération médiatique à usage interne, réalisé sur le théâtre européen. Pour convaincre le bon citoyen français que tout va bien et que l’on est sur la bonne voie.
Avec The theatre of Mr Sarkozy in action, The Economist pourtant suspect de gauchisme, n’est pas tendre sur la prestation de nicolas devant les grands argentiers de l’Europe. Un journaliste de l'édition allemande du Financial Times aura même été irrévérencieux, en allant jusqu’à tirer au clair les attaques répétées de Sarkozy contre la Banque centrale européenne, le forçant à désavouer pudiquement la posture française.
Faut dare-dare placer sous camisole médiatique franchouillarde Barroso, Merkel, Brown, Prodi, Junker, … et consort, si Nicolas Sarkozy veut que l’Europe prenne ses rêves pour des réalités. Quand aux français voulant rester lucides, ils devront devenir polyglottes, la vérité se cachant maintenant dans les colonnes étrangère.
Ce décalage de traitements médiatiques de mêmes évènements est inquiétant, tant ils diffèrent selon que l’on s’informe en France ou ailleurs en Europe. Les journalistes français sont peut être fatigués, après la folle campagne électorale. Ce n’est pourtant pas une raison pour recopier le dossier de presse fourni par l’Elysée.

 

 

 

 

Tag(s) : #heloim.sinclair
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