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J’ai sans doute être été sévère et trop prompt à accabler Chirac dans mon dernier article. J’avais oublié l’homme politique qu’il est, machine à promesses qui arrive à jouer du « diamétralement opposé » pour mieux faire la synthèse. Avec notre Président, ce n’est pas fromage ou dessert mais les deux. Il nous promet une France championne contre l’effet de serre, aussi performante dans l’électricité nucléaire que les énergies renouvelables, avec la vertu de l’efficience en prime. Faudra m’expliquer la recette budgétaire, mais je veux bien jouer le candide, j’y reviendrais.

 

« Pan sur le bec »

Car j’avais écris l’article sans aller à la source du site de l’Élysée, réagissant à une revue de presse française et internationale qui relatait d’un discours franchement nucléocrate. Comme quoi on peut être manipulé, même en multipliant les sources d’information (numériques, papier, radio). Les médias avait retenu la partie potentiellement « polémique » du discours : l’enchaînement litanique des projets atomiques, sans mettre au même niveau les objectifs français en matière d’énergie renouvelable et d’économie d’énergie.

 

Contrairement à ce que j’avais pu laisser entendre, la maîtrise de l’énergie et les énergies renouvelables n’ont pas eut la portion congrue dans les vœux du Président. Loin s’en faut, constatez :

 « La seconde de nos priorités industrielles, c'est l'énergie. Le climat et l'après pétrole, sont les défis du siècle qui s'ouvrent. Nous devrons diviser par quatre nos émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, c'est inéluctable. Nous devrons apprendre à nous passer progressivement de pétrole. Dans ce domaine, la France a l'ambition d'être une référence mondiale, car avec ses entreprises, avec ses infrastructures, avec ses recherches, elle dispose d'atouts majeurs. Notre pays est le premier producteur d'énergie renouvelable en Europe. Grâce à l'hydro-électricité, grâce au choix du nucléaire, nous émettons aujourd'hui, par habitant, 40 % de gaz à effet de serre de moins que la moyenne des pays développés. Et avec la loi d'orientation sur l'énergie de juillet dernier, nos grands choix énergétiques sont clairs. Nous devons maintenant en accélérer la mise en œuvre, afin de préparer l'avenir. Nous devons d'abord intensifier notre effort pour économiser l'énergie dans l'habitat. Et en priorité dans les bâtiments existants, avec pour objectif de diviser par quatre la consommation d'énergie d'ici 2050. Un grand programme d'amélioration de l'habitat a été lancé. Il doit permettre aux Français d'économiser l'équivalent de la production annuelle de deux tranches nucléaires. Les matériaux de construction les moins performants ne seront plus proposés à la vente. L'évaluation des performances énergétiques des logements vendus est rendue obligatoire. Des incitations sont mises en place : un crédit d'impôt augmenté et des financements de la part des grands fournisseurs d'énergie. Des programmes de recherche seront engagés pour construire des bâtiments producteurs nets d'énergie et améliorer fortement le rendement des panneaux solaires. Nous devons réserver l'utilisation du pétrole aux transports et à la chimie, et développer le plus possible des substituts, comme la chimie verte.» (…)

 

Alors, oui je veux bien jouer le candide et prendre comme feuille de route énergétique française les objectifs renouvelés lors de ces vœux 2006. Chiche Chichi, mais il va falloir que la technostructure française continue sa révolution culturelle et que nous plongions dans le grand bassin de la collaboration européenne. Amis allemands, espagnols, danois, autrichiens, slovaques, italiens, … vous pouvez compter sur les français. Ce n’est pas un rêve mais une opportunité qui dépend de la volonté politique. L’enjeu climatique est assez crucial pour bâtir un nouveau modèle industriel, une nouvelle façon de construire nos maisons et nos bureaux, de les rénover et de les exploiter, … Bref, c’est une évolution dans l’organisation sociale où il faut anticiper l’aire de l’après pétrole, et l’Europe se doit d’être un territoire d’expérimentation et de diffusion au niveau mondial.

 

Regardons les choses en face. Il y a peu de sujets sur lesquels nous sommes tous d’accord au niveau de l’Union européenne. Face à la nécessité énergétique, avec la lutte contre l’effet de serre qui doit s’incarner en actes, le chemin est clairement identifier : cocktail à doses variables avec une grande part de sobriété pour la consommation et une fourniture à base d’énergie décarbonée. Si nous pouvons nous enorgueillir de projets européens réussis (Airbus, Galliléo), lancer opportunément Quaéro pour offrir une alternative européenne à Google, ne tardons pas à mettre ne œuvre le consensus de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables. Le nucléaire est une chose, et il doit continuer d’être débattu au niveau des pays de l’Europe. A ce titre, la France ferait bien de prendre quelques leçons de démocratie. Mais en attendant, lançons nous à 25 dans la formidable aventure des énergies du soleil et de la sobriété. Tous, simples citoyens, décideurs économiques, politiques, administratifs, revoyons nos choix à leur poids de carbonne. Faisons les choix budgétaires conséquents. Entraînons nos PME, nos universités, nos centres d’apprentissage dans la dynamique partenariale européenne, véritable cause commune.

Tag(s) : #heloim.sinclair
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