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Dimanche de mai, Marseille, il pleut, alors je pense à la semaine qui vient de passer. La chronique est parcellaire, forcément, le billet précédent a fait l’impasse sur quelques sujets d’importance ou futiles, mais que je retiens néanmoins pour cette double chronique hebdomadaire.

 

OGM, l’UMP serre les rangs pour autoriser l’agriculture transgénique

Les députés de la majorité ont fait une pause dans leur fronde, après les rebuffades qui ont fait un peu trop couac-couac, les deux banderilles assénées par l’opposition lors de l’examen de ce projet de loi OGM. Ils ont ce mardi 20 mai adopté un texte qui a provoqué beaucoup de polémiques. Tous les députés UMP étaient dans l’hémicycle pour ce vote sur les OGM, et si quelques uns ont voté en conscience (11 députés ont voté contre, et 19 se sont abstenus), ils étaient assez nombreux (289 voix) pour l’emporter. Le texte a ensuite franchi s’en encombre son passage au Sénat (183 voix pour et 42 contre), les sénateurs socialistes ayant refusé de prendre part au vote. Manque encore les décrets d’application, mais c’est fait, la France qui plaide pour faire entrer sa gastronomie au patrimoine mondiale de l’humanité, est devenue une terre d’OGM. Les semenciers vont pouvoir déverser leurs graines sous copyright, c’est le paysan qui sera responsable d’éventuelles de probables contaminations OGM des cultures sans OGM. Et tout faucheur volontaire pris pour un acte de désobéissance civile en plein champ, risquera 2 ans de prison. Ces sauvageons qui veulent préserver la nature des mutations génétiques aléatoires - le vent, les abeilles, … agents indisciplinés de la pollinisation - à grands coups de faux, iront croupir en geôle, même si ça fait grimper la surpopulation carcérale…

Passage en force donc, et liquidation d’un pan du Grenelle de l’environnement. Il est symbolique que cette Loi du Grenelle n’ait pas encore été soumise à l’examen, que déjà une autre loi en torpille un sujet symbolique. Que feront passer les lobbyings de tout poils auprès des parlementaires UMP, sur l’eau, l’énergie, les transports, les déchets, … pour finir de déshabiller ce texte du Grenelle déjà si douloureux à accoucher. Au fait, il est passé où Nicolas Hulot, son Pacte Ecologique est-il encore vivant ? Après avoir liquidé les Verts, son coup politique de 2007 valait-il d’accoucher d’une sourie tout juste verte ? Comment reconstruire une écologie politique qui pèse sur les décisions nationales et locales ?

 

« C’était mieux avant », des députés engagés dans la nostalgie

Le monde change tous les jours, situation géopolitique, économique, sociale, complexité des interdépendances, … c’est sans doute le métier de plus d’une vie que d’essayer de comprendre ce qui se passe, qu’elles sont les trajectoires possibles de l’humanité, les enjeux essentiels et les conflits d’intérêts qu’ils engendrent, ...

Un vaste travail donc, que d’aucuns naïfs pourraient croire qu’il occupe notre élite et nos représentants politiques, eux qui doivent préparer/orienter/négocier les changements, les réformes, … Et bien, j’ai une fois de plus perdu une part de naïveté en lisant Libération cette semaine. , j’y découvre que 117 parlementaires occupent une partie de leur temps, pour contrer la réforme des plaques minéralogiques. Pensez, il y a péril pour la patrie, au 1er janvier 09, les numéros de départements pourraient disparaître du nez et du cul des véhicules. Nos élus sont cumulards et vieux, et je les surprends en pleine bouffée de nostalgie, ils pleurent sur ce « patrimoine collectif », cette géographie de leur enfance quand à l’arrière de la voiture familiale, ils lançaient des chiffres d’une France convertie aux congés payés. Ils relayent la fronde de la France profonde, qui se sent dépossédée d’un symbole de particularisme.

De quoi s’agit-il ? De la réforme du SIV en langage technocratique. Les nouvelles plaques minéralogiques, qui seront désormais attachées à vie au véhicule, et qui par conséquent ne feront plus référence à l’endroit d’immatriculation. C’est un boutefeu des Bouches du Rhône (13), Richard Maillé, député UMP, qui a lancé l’initiative "Jamais sans mon département" avec son comparse Alain Vidalies, député PS des Landes. Richard Mallié a créé un collectif parlementaire afin de conserver les numéros des départements sur les plaques d’immatriculation, c’est dire si c’est une question importante. Le site internet de la campagne a même été inauguré ce 21 mai depuis l’assemblée nationale. Richard Maillé n’est pas n’importe qui. 1er questeur de l’Assemblée Nationale, c’est aussi le député qui bataille ferme pour l’ouverture des magasins le dimanche, avec Plan de Campagne comme emblème de son combat. Travailler plus pour dépenser plus, faire ses courses le dimanche en regardant dans les bouchons les numéros de départements en attendant qu’ils ne disparaissent, c’est le fil rouge de l’action politique de Richard Maillé, si l’on en croit son blog. On a les combats que l’on peut. Le monde change tous les jours, situation géopolitique, économique, sociale, complexité des interdépendances, …

 

Café Babel a fait peau neuve

Café Babel, en lien permanent sur ce blog, a fait peau neuve, avec un nouveau site lancé lors de la journée de l’Europe (9 mai). Ok, l’information n’est pas fraîche, mais Café Babel est à consommer sans modération, sans date de péremption. Et leur nouveau site vaut au moins un coup de chapeau dans cette chronique. C’est le portail d’une eurogénération, où une équipe de permanents et de nombreux blogueurs officiels, mettent l’Europe en perspective avec une impression d’appartenance ouverte.

Si j’en crois le sociologue Michel Fize, il existe bien une eurogénération qui est liée à un statut, celui d’étudiant. C’est peut être réducteur, et frustrant pour moi qui n’use plus mes pantalons dans les amphis depuis de nombreuses années, mais il est vrai que beaucoup restent plus attachés à la tradition et aux valeurs du passé, au cadre national, qu’à un cadre politique, géographique et sociale plurinationale et abstrait. Ils sont devenus rares, les militants de l’Europe, ceux qui veulent élargir le cadre pour sortir des carcans. On pourra parcourir une partie de leur territoire communautaire, de blog à blog. L’identité européenne peine à se forger. Alors, je remercie sincèrement Café Babel d’y contribuer, d’ouvrir nos horizons pour y voir plus que nos différences, ce qui nous est commun.

 

Tag(s) : #chronique de la semaine
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