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alors que le plan solaire euro-méditerranéen avance à petites foulées vers les 20 GW pour 2020, que les allemands ont sorti la grosse artillerie techno-utopique du projet Dersertec (450 GW),  les américains passent par leur canal habituel en Afrique du Nord, le Maroc, pour développer un plan solaire méditerranéen version américaine.

Ainsi, lundi 2 novembre, les autorités marocaines ont annoncé le lancement d’un méga projet de production électrique d’origine solaire de 2 000 mégawatts. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton et le roi Mohamed VI en personne, ont annoncé le lancement de ce giga projet solaire d’un coût de 9 milliards de dollars (6 d’€). Et les américains ne sont pas des philanthropes, nous y reviendrons plus tard...

Le projet 2 GW sera réalisé dans le sud et le nord est du Maroc. Il mobilisera près de 10 000 hectares répartis sur cinq sites : Ouarzazate, Foum El Oued, Boujdour et Sebkhat Tah dans le sud du pays, mais aussi Ain Beni Mathar dans la région de l’Oriental, qui abrite déjà une centrale thermo solaire. C’est l’Agence Marocaine pour l’Energie Solaire, créée à cette occasion, qui pilotera le projet. Les premiers appels d'offres sont prévus pour septembre 2010, avec une pré-qualification des candidats pour la 1ère centrale (qui sera mise en service en 2015) dès Juin 2010. L’Office national de l’électricité (ONE) a calculé que ce projet produira, une fois les 5 centrales achevées, plus 4 500 GWh, soit 38% de la production nationale actuelle. Les 2 GW représente
représentent 38% de la puissance installée à fin 2008 et 14% de la puissance électrique à l'horizon 2020.

 

Les américains viennent ainsi jouer dans le jardin méditerranéen, en investissant 9 milliards de $ dans des centrales solaires marocaines, et donnent des leçons aux européens. Avec un PSM poussif et un Desertec virtuel, les américains ont beau jeu face à une Europe dispersée, qui parle plus qu’elle n’agit.

1/ Juste avant Copenhague, ils envoient un signal fort aux pays en développement, ce qu’ils réalisent au Maroc pourra se reproduire ailleurs. Les européens parlent et promettent, les américains font. Outre la production électrique, ce projet inclus la formation, l'expertise technique, la recherche-développement, et potentiellement le dessalement de l'eau de mer. La structuration d'une industrie solaire marocaine intégrée, se construira autour de partenariats publics-privés ciblés.

2/ Ils anticipent préparent la nouvelle économie du carbone. Ces 2 GW solaires, économiseront 1 million de tonnes équivalent pétrole (TEP) ce qui évitera l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2 chaque année (sur une base de calcul d’énergie substituée charbon). Avec un marché du carbone à 16 €/T de CO2, cela représente une compensation de 60 M€/an (90 millions de $, 1% de l’investissement). Toutefois, le renforcement de la lutte contre l’effet de serre va faire mécaniquement monter la valeur du carbone, à 30 €/T sans doute bien avant 2020. Ainsi, sur 25 ans d’exploitation, il y a fort à parier que cet investissement solaire sera très rentable, en sus d’être utile socialement.

3/ Ils supportent leur secteur solaire, qui va en profiter pour constituer un « show-case » grandeur nature, pour promouvoir leur savoir faire. Le marché du solaire à concentration est déjà relancé aux Usa, il va naturellement se développer dans les zones d’influence américaines pour favoriser l’export et/ou la fabrication sous licence, tout en développant le nouveau business de producteur indépendant d’électricité verte (green-IPP).


Un seul souhait : que les européens réfléchissent sur ces trois leçons, pour mieux se coordonner et accélérer dans la mise en œuvre d’un Plan solaire euro-méditerranéen ambitieux.

 

Et un grand merci à pour la veille d'info.

 

Tag(s) : #Plan Solaire Méditerranéen
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