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Retour en Sarkosie, en passant chez le psy

Je ne sais si c’est une ligne éditoriale de résistance inconsciente, mais ça fait quelque temps que ce blog ne commentait plus les faits et gestes de l’omniprésident, ne relayait plus ses scandales people-listiques.  Lassitude, fatigue pour un personnage qui brasse beaucoup d’air et de temps médiatique pour rien. Vigilance sur les actions plutôt que sur les déclarations, regarder la lune plutôt que le doigt. Ne pas vouloir subir sa stratégie de communication, digérer son omniprésence médiatique et regarder se qui se trame dans l’ombre (merci Le Canard enchaîné et Bakchich).

Donc, pour ce retour en Sarkosie avec cette chronique hebdomadaire, je commence par l’inconscient et vous invite à lire/entendre/voir Serge Hefez, qui vient publier «  La Sarkose obsessionnelle ». Ce psychiatre-psychanalyste revient sur un omniprésident qui hante ses patients et met à profit ce livre pour aider le pays à dépasser une sarkose aigue qui se décline à l’envie : sarkomanie, sarkophobie, sarkonoïa ou encore sarkophrénie. Analyse du narcissisme de la société française à travers le prisme du comportement de Nicolas Sarkozy, instructif pour appréhender une méta opération politique qui carbure à l’émotion. Merci La TéléLibre ;-)

 

Jean Sarkozy, une rupture générationnelle simple comme un coup de fils

 A 21 ans, prendre la présidence du groupe politique UMP-NC qui dirige le département le plus riche de France (92, Hauts- de-Seine), c’est un exploit qui devrait réjouir tous les jeunes qui ne voient que des élus quinqua/sexagénaires et plus les représenter. La République ressemble à une maison de retraite qui aurait banni les femmes, les photos du personnel politique français en témoignent. Alors, qu’un jeune homme joue les intrigants et remporte à 21 ans la présidence du groupe politique majoritaire d’une collectivité importante (CG du 92), c’est un pan de la maison de retraite qui tombe. On pourrait presque dire, bravo l’artiste. Mais il faut y regarder de plus prêt, et la victoire tient plus de l’opération commando de puissants et vieux parrains (clans Balkany et Pasqua) contre le président du Conseil général, Patrick Devedjian. Le Canard enchaîné révèle qu’il n’y a eu qu’un seul élu UMP (Yves Révillon, maire de Bois Colombes) qui n’a pas voulu jouer les godillots dans cette mascarade. Jean Sarkozy qui n’a pas encore tué le père, joue les blanches colombes pour s’imposer sans faire campagne. Monsieur Fils a reçu sa 1ère couronne, merci papa et ses amis.

La seule satisfaction de ce coup politique, c’est la rupture générationnelle. Espérant que Jean Sarkozy saura gagner en crédibilité dans l’action. A 21 ans, être en position de faire avancer les choses, avoir les moyens de ses ambitions, ce n’est pas une mince responsabilité…


Opération séduction propagande pour Carla Bruni Sarkozy

Notre omniprésident et ses spin-doctors, n’ont aucuns scrupules. Si le mari se vend mal (sondages en chute libre), faut changer le produit en gondole et envoyer Carla au charbon. Un sursaut dans les sondages est à ce prix là. Madame Sarkozy s’expose dans Libération sur 6 pages le jour de l’été, pour déculpabiliser le bobo et charmer le peuple.

Un article de Bakchich détaille cette opération de propagande. La belle Carla est "épidermiquement de gauche" mais pardonne à ce pauvre Brice Hortefeux, un type tellement sympa qui doit gérer un énorme problème. Les sans papiers apprécieront cette âme de gauche qui ne prend pas position tout en suivant des cours accélérés de politique pour un jour penser à voter. Carla joue la nunuche et confesse être « ignorante ». Un chemin d’humilité qui permet de justifier son silence sur l’action de son omniprésident de mari. No comment : il gouverne et moi je chante, chacun son métier !

J’espère qu’elle ne chante pas aussi mal qu’elle ment. Car son disque devrait tourner en boucle cet été sur France Inter. France Inter vient de passer un accord avec Naïve, la maison de disque de Carla Bruni, comme l’a révélé le Canard enchaîné. La radio de service public au service de la femme du président, ça va jaser … A moins que ce ne soit un don héroïque et en nature de la belle, pour sauver le service public condamner à perdre sa manne publicitaire par son mari. Carla égérie de l’audiovisuel public, la lutte est en marche ;-)

 

Tout cela ne serait pas si grave, s’il n’allait présider l’Europe

Chers lecteurs, nous pourrions rire entre nous de ces dérives, de ce narcissisme au pouvoir qui incarne la rupture bling-bling en France. Nous repaître des petites phrases de l’omniprésident et de sa cour. Les français ont le président qu’ils méritent. Ils vont découvrir les limites du narcissisme pendant que le pays dérive au gré de l’émotion omniprésidentielle… 60 millions de personnes en Sarkosie, faudra voir ce qu’il en est/reste d’ici 2012, …

Sauf qu’à partir du 1er juillet, Nicolas Sarkozy va prendre la présidence tournante du Conseil de l’Europe. Il sera à la tête de l’Union Européenne pour 6 mois alors que cette dernière doit traverser la tempête institutionnelle du Non irlandais. Sera-t-il à la hauteur, lui dont le populisme (quotas de pêche, TVA sur les produits pétroliers, déficits publics, UpMed, …) rebute nos partenaires les plus conciliants ? L’Europe ne se dirige pas à coup de coups politiques, de cavalier seul, de rebuffades et de divisions. Elle a besoin d’un gouvernail consensuel, fait de compromis. Ce logiciel politique communautaire peut-il percoler dans le logiciel narcissique sarkosiste ? Et si c’était 6 mois pour rien pour l’Europe ? Un spectacle de soubresauts, de mises en scène, qui ne soit là que pour donner le change…

 

Tag(s) : #chronique de la semaine
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