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Edvige, braquage estival des droits de l’homme, revient sur le devant de la scène pour la rentrée. Y-a-pas que le pouvoir d’achat qui est menacé !!!

 

Les journalistes étaient sans doute trop occupés à s’intéresser aux droits de l’homme au Tibet, dans cet avant JO, pour ne pas avoir embrayés sur la création d’Edvige, le méga fichier de surveillance de la population française. Instauré par décret publié le 1er juillet, EDVIGE  pour Exploitation documentaire et valorisation de l'information générale, permet aux services de renseignements de collecter des informations sur toutes les personnes qui jouent un rôle "institutionnel, économique, social ou religieux significatif", et sur toute personne ou groupe "susceptible de porter atteinte à l'ordre public", à partir de l'âge de 13 ans. Fermer le banc, avec une définition aussi flou, c’est presque chaque français qui peut se retrouver fiché. Edvige vise les délinquants, mais aussi, de fait, tous ceux qui participent, de près ou de loin, à la vie publique. Edvige c’est un coup de poignard à la liberté aux pays des droits de l’homme en été, sans passer par la case Assemblée nationale.  

 

C’était trop gros pour être passé sous silence plus de deux mois. Cette semaine, les JO digérés, revenus de villégiature bronzés et reposés, les journalistes têtes médiatiques ont amèrement constaté que le cynisme ne prenait pas de vacances. Faudrait prévoir une vigie journalistique pendant l’été, qui s’intéresse aux coups tordus qui ne se prive jamais de faire un gouvernement.

 

Heureusement que les journalistes rentrent après deux mois d’été.  Avec une couverture médiatique largement mérité cette semaine après le black out estival, la mayonnaise commence à prendre. Avec Edvige, c’est « big sister » comme titrait Libération ce 4 septembre.  12 associations et organisations syndicales ont déposé un recours. François Bayrou a appelé les élus français à un mouvement de refus républicain : «Un recours aurait un poids accru s’il était appuyé par un grand nombre d’élus.» Et par un mouvement citoyen. Ce week-end, Le Monde revient sur Edvige et les menaces pour la liberté, et donne la parole à des opposants. Edvige permet de collecter des données "sensibles" comme les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses, l'appartenance syndicale, la santé et la vie sexuelle.

 

C’est avec conscience et plaisir que je participe au buzz contre Edvige, par le biais de cette chronique. La pétition «Non à Edvige!» a déjà franchi le seuil des 1150 000 signatures, dont 784 signatures d’organisations politiques, syndicales et associatives.

 

http://nonaedvige.ras.eu.org, allez-y, cette plate-forme internet est très complète. J’y ai trouvé cette vidéo :

 

 


Edvige
envoyé par trescourt

 

 

Le Grenelle, retour par la fiscalité verte

 

L’été dernier, ça phosphorait dure dans l’urgence de la préparation du Grenelle de l’Environnement. Un an a passé, le législateur devra encore patienter jusqu’à l’automne, pour passer aux fourches caudines des lobbys de l’Assemblée Nationale, la rupture environnementale qu’a mis en scène l’omniprésident. On verra ce qu’il en reste à l’hiver…

 

Comme c’est la rentrée, chaque ministre essaye de faire parler de lui, en bien si possible. Borloo pari sur le bonus/malus écologique, qui a si bien marché avec l’automobile. Trop, au goût du ministre du budget - un trou de 140 M€ dans la gorge, assez peu tenant compte du déplacement des comportements d’achat - Eric Woerth, qui ne voit que malus/malus.

 

Néanmoins, Borloo sort du bois et propose d’étendre le mécanisme bonus/malus environnemental à d’autres produits, notamment les téléviseurs, les ordinateurs et les ampoules électriques. Pas de quoi révolutionner l’économie, mais déjà quelques pas pour verdir la consommation.

 

Borloo a bien du mal à faire passer le bonus dans la construction, secteur très impactant pour l’environnement. Le Monde nous l’apprend, ni le relèvement du crédit d'impôt - prévu dans la loi TEPA du 21 août 2007 - en cas d'achat d'un appartement à basse consommation d'énergie, ni l'idée d'un prêt à taux zéro pour l'acquisition de logements verts n'ont été décidés, Matignon et Bercy ne voulant pas multiplier de nouvelles dépenses fiscales.

 

Pourtant, JL Borloo devrait se souvenir des ses précédents exploits, et revenir sur la loi Borloo, qui défiscalise l’investissement dans l’immobilier locatif sans aucunes contreparties. Réduire l’avantage fiscal (immoral) à la constitution et au développement d’un patrimoine immobilier, et le moduler en fonction de la performance énergétique des biens acquis, voilà qui donnerait des munitions budgétaires pour financer des mesures de bonus dans l’immobilier. De même, une révision de la dispendieuse mesure sur la baisse artificielle du coût du crédit immobilier pour l’achat d’une résidence principale, pourrait être subordonnée à la performance énergétique.

 

De la mémoire et de l’ambition que diantre, Jean Louis !!!

 

 

L’Europe parle d’une seule voix face à la Russie

 

Nicolas Sarkozy se sort assez bien de sa fonction de président du Conseil de l’Europe, en pleine gestion de crise diplomatique avec la Russie à propos de la Géorgie. Ce 1er septembre, NS avait convoqué à Bruxelles un Conseil Européen exceptionnel, pour statuer sur la réponse européenne à l’agression russe dans le Caucase. Et, pour une fois, l’Europe a réussi à parler d’une seule voix. Ce consensus diplomatique à 27, que je mets au crédit de NS, n’était pas aisé, la synthèse était difficile. C’est la 1ère fois depuis longtemps que l’Union Européenne manifeste une unité sans faille, avec un message alliant fermeté et soutien à la Géorgie, et une volonté de dialogue avec la Russie. Face à un géant russe qui tente de restaurer sa puissance par la force, l'Union s'est rendu compte qu'elle existait et que sa voix portait, même si ses capacités de rétorsion demeurent limitées. Cette réponse mesurée de l’Europe est la bienvenue, face au nationalisme cynique de Poutine.

 

C’est dans la confrontation et la crise, que l’Europe se révèle. L’Europe puissance, soft power démocratique et commercial, doit continuer de s’affirmer, et être lucide de sa dépendance énergétique russe. Au-delà du report de l’accord de partenariat renforcé avec la Russie, l’Europe doit continuer de s’appuyer sur ses valeurs démocratiques pour forger sa diplomatie. Cet épisode géorgien, démontre que la cohésion européenne est importante. Ce choc doit entraîner une politique énergétique commune dans les plus brefs délais, pour détendre notre dépendance et être plus fort.


 


Où l’on reparle du nucléaire : la poubelle géante et trouée de Asse

L’énergie atomique n’est pas une énergie comme les autres. C’est un pari dangereux sur l’avenir, qui mérite un débat démocratique pour son développement. Idée saugrenue dans l’atom’cratie française. Peut-être. Néanmoins, l’actualité met en lumière la question (encore insoluble) des déchets radioactifs. Lu dans le journal en ligne suisse 24 heures, un article sur la poubelle nucléaire d’Asse en Basse-Saxe. Jugez plutôt :

 

Ancienne mine de sel, le site d’Asse était censé garantir une étanchéité sans pareil et offrir la solution d’avenir pour les fûts de déchets radioactifs qui devront rester calfeutrés des siècles, voire des millénaires. Or, une enquête des services du Land publiée mardi a sonné l’alarme. Elle confirme ce que les mauvais esprits assurent depuis belle lurette: la mine est depuis toujours parcourue par les infiltrations. «Asse est à peu près aussi troué qu’une passoire», résume Sigmar Gabriel, ministre social-démocrate de l’environnement. 11 kilos de plutonium, et plus de 100 tonnes ionisantes d’uranium sont stockés à Asse, tandis que 12 000 litres ruissellent en moyenne chaque jour sur les parois de sel, ainsi que sur les 126 000 barils de déchets radioactifs entreposés. «Jusqu’ici, nous gardons la situation en main, assure un responsable.» Mais les arrivées d’eau augmentent régulièrement, une inondation est possible et elle serait fatale, provoquant une vraie «catastrophe nucléaire». La nappe phréatique contaminée rendrait le voisinage inhabitable. Dans les villages environnants, les panneaux «Danger Asse» se multiplient.

 

Ça fait froid dans le dos, et c’est un mauvais coup pour la crédibilité de la filière électronucléaire. La gestion des déchets, talon d’Achille du nucléaire, va définitivement plomber la rentabilité de cette technologie. La sortie du problème des fuites radioactives de Asse, coûtera des milliards d’euros qui n’ont jamais été intégrés dans le coût du kWh électrique nucléaire allemand. L’on comprend la sagesse de nos amis allemands qui ont choisi de sortir du nucléaire à moyen terme. Ils ne veulent pas relever un pari absurde et impossible à tenir sur le terme. Notre classe politique atom’cratique, qui parle toujours d'énergie sûre, propre et économique, pourrait faire un voyage d’étude à Asse, pour faire preuve de moins d'hypocrisie sur la question du traitement des déchets nucléaires. Alors que le démantèlement n’a pas commencer, d’aucuns cherchent toujours des solutions pour les prochains siècles…

 

Remarque du profond de l’atom’cratie. Pourquoi, grand mystère de polichinelle, aucun reportage dans les médias français sur cette crise nucléaire de Asse ? Alors que cela fait les grands titres de la presse allemande, pas une ligne dans les journaux français. Pas assez vendeur, ce scénario catastrophe qui remet en cause un fondement de la filière nucléaire ? N’est-ce point pertinent au pays d’Areva et du CEA, de parler d’une poubelle nucléaire sise dans un pays réputé rigoureux, où de l'eau s'infiltre avec des fuites de matières radioactives, et que l'ensemble risque de s'effondrer d'ici 2014 ? Ça pourrait heurter les annonceurs EdF et Areva, et impacter la propagande EPR de l’omniprésident ? Comme le nuage ne s’est pas arrêté, à l’époque d’internet, le mensonge par omission de l’atom’cratie ne tiendra pas longtemps.

 

 

 

Tag(s) : #chronique de la semaine
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