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Chronique hebdomadaire thématique, la rubrique énergie est toujours nourrie…

Le Prix Européen "Solaire 2008" décerné à Virage-Energie


L'association
Virage-énergie Nord-Pas de Calais a reçu mardi 2 décembre 2008 à Berlin le « Prix Européen Solaire » décerné chaque année par l'association européenne Eurosolar, présidée par le député allemand Hermann Scheer. Un prix militant !!!, qui vient récompenser les travaux menés par l'association depuis sa création en 2006 et particulièrement le rapport " Énergies d'avenir en Nord-Pas de Calais " publié début 2008.


Club de réflexion sur l'énergie, résolument anti-nucléaire, Virage-énergie Nord-Pas de Calais propose un véritable plan climat régional sans nucléaire, étayé par un scénario chiffré et des propositions concrètes de politiques publiques. L'étude propose une application concrète dans le Nord-Pas de Calais des trois actions clés pour lutter contre les changements climatiques : sobriété dans tous les secteurs, efficacité énergétique et développement massif des énergies renouvelables les plus adaptées à la région. 
Et si d’aucuns doutaient de la vigueur du soleil dans le Nord, l’association propose un développement massif de l’énergie solaire, thermique et photovoltaïque pour la Région.


Ce prix d’Eurosolar est un prix politique qui met à l’honneur l’alternative radicale. C’est le prix d’une culture qui se méfie des grandes compagnies d’énergie et du manque de volonté politique chronique des Etats, qui choisissent presque toujours la production d’énergie centralisée.

 

L’EPR nucléaire, de plus en plus cher. Trop cher pour l’Afrique du Sud

EDF a officialisé cette semaine, l’envolé de ses coûts pour la construction de l’EPR de Flamanville. Ce sont Les Echos qui avaient levé le voile, sur l’augmentation de 20 %  du coûr de ce projet, de 3,3 milliards à 4 milliards d’euros. Une augmentation confirmée par EdF, le nouveau coût de l'électricité produite grâce à l'EPR de Flamanville s'élèverait à 54 euros par MWh, contre 46 euros prévus initialement. Prix réévalué aujourd’hui, mais d’aucuns estiment que la facture pourrait encore monter pour atteindre 5 milliards d’euros.

Face à des problèmes de financement, l'électricien public sud-africain Eskom annule son projet de centrale nucléaire de 3.500 mégawatts. Ce sont deux EPR en moins pour Areva qui était en lice pour ce contrat de 12 milliards de dollars, en association avec EDF, Bouygues et Alstom. L’histoire ne dit pas encore sur quelles alternatives technologiques, l’électricien sud-africain a porté son dévolu. Va-t-il-lui aussi se laisser séduire par des programmes solaires, pour limiter l’impact d’un investissement dans des turbines à gaz ?

L’actualité économique n’est donc pas très favorable à l’industrie nucléaire, avec deux mauvaises nouvelles dans la même semaine. Toutefois, l'on peut compter sur ce champion du lobbying pour boire à tous les robinets du financement public. Le CEA, Commissariat à l’Energie Atomique, siphonne déjà une bonne partie des crédits dédiés à la recherche solaire. Notre naïf Etat colbertiste n’ayant trouvé meilleur appui que le CEA, pour redévelopper une industrie solaire française.

 

40 dollars le baril, quel plancher pour le prix du pétrole ?

Jusqu’où va tomber le prix du pétrole ? Cette semaine, avec 40 $ le baril à New York, l’on va loin dans le sens inverse de l’histoire, l’on revient avant janvier 2005 où le baril avait franchi la barre symbolique des 40 $. Depuis l’été 08, le baril a perdu plus des deux tiers de sa valeur, plus de 100 $ perdus en quelques mois. Jusqu’où la chute peut-elle aller, et surtout, jusqu’à quand, l’énergie va-t-elle rester bon marché ?

Le ralentissement économique mondial, qui réduit la consommation et donc le besoin énergétique, est responsable de cette baisse conjoncturelle des prix. Une baisse qui ne rend pas service à la lutte contre le changement climatique, les gestionnaires du court-termisme vont de nouveau parier sur l’électricité fossile. 40 $ le baril, c’est un signal prix brouillé, qui ne tient pas compte de l’épuisement inéluctable des ressources, ni du coût climatique. C’est un prix qui fait croire à une fausse abondance, qui se révèlera dans toute son ampleur à la reprise économique. Les puits se vident, crie l’Agence Internationale de l’Energie.

 

Projet de Directive sur les énergies renouvelables : les dernières négociations

Les négociations vont bon train sur le projet de la Directive Energies Renouvelables, entre le Parlement Européen, la Commission Européenne, et la présidence française du Conseil de l’UE. Il ne reste pratiquement plus de points d’achoppement, et le texte devrait être adopté d’ici la fin de l’année.

Une clause de révision où l’Italie joue contre les énergies renouvelables. Ainsi, l’Italie n’a pas de pétrole et ne mise pas sur les énergies renouvelables. C’est le dernier pays de l’UE à réclamer une clause de révision de la directive en 2014, et non post-2020 tel que le propose dans sa sagesse Conseil de l’Europe. Seule l’Italie bloque pour une date de rendez-vous pour réévaluer les objectifs, et veut les rediscuter dès 2014. Ce qui n’est bien entendu pas acceptable par le secteur des énergies renouvelables européen, qui a besoin de visibilité sur le moyen terme. La France travaille à un compromis. Carla va-t-elle intervenir dans le compromis des énergies vertes ?

 

Concernant les dates d’implémentation, la présidence française propose que les Etats Membres devront notifier leur document d’orientation générale sur les EnR à la Commission Européenne d’ici le 30 décembre 2009, et leur plan d’action national d’ici 30 Juin 2010. Une transposition complète de la Directive au niveau national serait attendue des états membres 18 mois après la publication officielle de la Directive. Soit aux alentours d’octobre 2010 dans le meilleur des cas.

 

Les prochaines étapes de ce projet législatif européen essentiel pour le développement de l’énergie verte et pour la lutte contre le changement climatique : le 9 décembre avec le Conseil de l’Energie, puis les 11-12 décembre avec le Conseil Européen. Ensuite, le 16 Décembre, débat en session plénière au PE puis vote le 17.

 

Espérons qu’il n’y aura pas besoin de la menace de la présidence française, qui pour aboutir à un texte sous son mandat, a prévu en dernier ressort une réunion du Conseil le 27 décembre. Un chantage aux vacances de Noël qui pourrait s’avérer payant pour l’énergie verte J

 

Tag(s) : #chronique de la semaine
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