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Reprise de la chronique hebdomadaire, au rythme de publication aléatoire ;-)

Le Parlement Européen pour une taxe Tobin écologique

Si la taxe carbone fait beaucoup de « bruit » en France (nous y reviendrons plus tard), le Parlement européen ne manque ni d’imagination écologique, ni de conviction réformatrice. Ainsi pour sa rentrée parlementaire, le Parlement Européen a voté en faveur d'une "taxe tobin verte" le jeudi 3 septembre. Sur une initiative de l’eurodéputé socialiste Vincent Peillon, une coalition "arc-en-ciel" d'eurodéputés a vaincu l'opposition du groupe du Parti Populaire Européen (PPE, droite où siègent les élus français UMP) pour adopter le principe de cette taxe Tobin écologique.

 

Ainsi, le Parlement européen demande aux Etats membres et à la Commission européenne de prendre leurs responsabilités, en s'engageant à défendre en décembre prochain à Copenhague la mise sur pied d'une taxe internationale sur les transactions financières dont les revenus seraient affectés aux besoins environnementaux des pays en développement.

 

Selon Vincent Peillon, « avec une taxe Tobin même limitée à un taux de 0,1%, nous pourrions déjà lever plus de 250 milliards de dollars par an pour lutter contre le réchauffement climatique, permettre à la moitié de l'humanité de continuer à se développer et initier une nouvelle ère de régulation du capitalisme global ».

 

Alors que les ministres des finances de l'Union européenne se réunissaient pour préparer la prochaine réunion du G20, cette proposition de "taxe Tobin verte" est un signal extrêmement fort envoyé aux Etats membres et à la Commission, ainsi qu’à l'ensemble des interlocuteurs sur la scène internationale. C’est une mesure d’un tout autre calibre que la mesurette d’encadrement des bonus des traders… Notre omniprésident va-t-il reprendre à son compte cette "taxe Tobin verte", pour endosser le costume du réformateur écolo-néocapitaliste ?

 

 

La rentrée de l’omniprésident Sarkozy

 

Plus c’est gros, plus ça passe ? Rentrée en trombe pour notre omniprésident, avec tambour et trompettes, coups de menton et moulinet avec les bras, pour son plan de communication quotidien. Oublié le malaise vagale, chaque jour une idée, un projet de réforme, rien que du lourd…

Secteur bancaire et capitalisme, ça chauffe « froid ». Une réunion de banquiers avec engueulade contre les bonus des traders mais sans mesure pour les restreindre ! Une lettre commune avec Angela Merkel et Gordon Brown, toujours contre les bonus extravagants pour donner le change à l’opinion européenne avant le G20. Mais rien de concret, on ne touche pas au bouclier fiscal et on privilégie les rentiers.

Justice : américanisation de nos tribunaux avec au passage une OPA politique sur toutes les « affaires » à venir. Plus fort que l’amnistie de la corruption et du trafic d’influence, la suppression du juge d’instruction. Gain pour le justiciable ? Aucun, sauf pour les amis du pouvoir. Perte pour la démocratie : la disparition d’un contre pouvoir indépendant. Est-ce possible en 2009 dans la patrie de Montesquieu ? Faut croire, du moins, c’est la volonté omniprésidentielle…

Environnement & fiscalité : la taxe carbone, pardon, la contribution climat énergie dans la nov-langue politicienne. Donc, cette CCE réduite à une portion congrue (14€/tonne CO2) ramènerait 3 milliards d’euros par an. Soit autant que le cadeau sur la baisse de TVA fait aux restaurateurs, et beaucoup moins que la suppression de la taxe professionnelle (TP). Cette CCE à 14 €/T de CO2, est une escroquerie politique dans sa configuration actuelle, pour se grimer en vert et récupérer quelques sous. Mais au fond, c’est juste une augmentation de la fiscalité sur le gaz et le pétrole avec une mécanique de redistribution complexe à inventer. Une politique de Shadock de droite, qui vide les caisses sur quelques têtes, et pompe tous les quidams piégés par l’usage de la bagnole pour renflouer les caisses vides. Le reste est littérature et jeu de postures.

 

Disparition programmée des radiateurs qui faisaient un peu de lumière

Ça y est, enfin, depuis le 1er septembre, les ampoules à incandescence de 100 Watts disparaissent du marché européen. Ces dinosaures technologiques, qui produisaient plus de 90% de chaleur pour moins de 10% de lumens, sont ravalés au rang de la brocante, bannis des rayonnages européens. Si les magasins peuvent écouler leur stock, les industriels n'ont plus le droit de livrer d'ampoules « classiques » de 100 watts, ni de modèles blancs ou en verre dépoli de toutes puissances.

Sans qu’il n’y paraisse, c’est une grosse opération d’efficacité énergétique qui effacera des millions de tonnes de CO2, qui a commencé en Europe. L'Union Européenne a fixé un calendrier précis pour interdire progressivement l'usage des ampoules à incandescence. Au 1er septembre 2010, ce sera le tour des 75 watts, puis en 2011 celles de 60 watts, et enfin les ampoules de 40 et 25 watts au 1er septembre 2012. Si pour cause de Grenelle de l’Environnement, la mesure avait été avancée de deux mois en France (mesurette politique symbolique), c’est bien une révolution des lumières qui commence en Europe.

Reste aux consommateurs de s’adapter à cette fin des ampoules à filament, car ils restent pour beaucoup « attachés » à leurs radiateurs lumineux. D’après une enquête menée par Canal-energie.com, l’alternative des ampoules basse consommation souffre d’inconvénients : 60% des sondés aimeraient qu’elles s’allument plus rapidement, 44 % souhaitent que leur lumière soit plus agréable et moins blafarde, 39 % tiquent sur leurs tailles et forme moins élégantes que le galbe des ampoules à filament… Et surtout, leur avantage écologique (plus de 500 % d’électricité non consommée pour la même quantité de lumière) est brouillé par le classement comme déchets dangereux des lampes basse consommation. A cause de leur fabrication à base de mercure, il ne faut donc pas les jeter à la poubelle mais les rapporter en magasin en fin de vie pour que le distributeur se charge de leur recyclage. La révolution des lumières en Europe ne fait que commencer, et les industriels ne manqueront pas d’innover pour proposer de nouveaux produits efficaces.

 

Les francs maçons sont-ils sexistes et machistes ?

Ils sont beaux nos humanistes à la petite semaine qui cultivent le culte du secret. Les "frères" du Grand Orient de France, réunis en convent à Lyon cette semaine se sont prononcés à 56% contre la liberté pour les loges, d'initier des femmes ou d'affilier des "soeurs" venues d'autres obédiences. Un vote machiste, qui préserve la masculinité du Grand Orient et qui trahit les valeurs d'humanisme et d’égalité en laissant les femmes dehors. Pensez donc, leur ouvrir la porte et ces bougresses en profiteraient pour prendre le pouvoir, comme le pense un frère bordelais : « si nous initions des dames, rien ne dit qu'elles ne postuleront pas au conseil de l'ordre et deviennent, pourquoi pas, grande maîtresse ! ».

Empêchant le début d’un commencement de parité au GOF, les tailleurs de pierre brute témoignent d’une attitude rétrograde, repliés sur une époque où les femmes étaient partie négligeable de la société. Peut-on revendiquer un rôle de pseudo « élite » républicaine, quand on revendique et incarne une position sexiste et machiste ? Les sœurs qui voudraient tout de même entrer au GOF devront-elles saisir la Halde pour discrimination ?

 

Tag(s) : #chronique de la semaine
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