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Un engrenage, un effet d’escalade qui mène les protagonistes de la pièce de Yasmina Reza, au pire jour de leur vie. Se montrer nu, déshabillé de toute convenance sociale, quand les oripeaux de la morale, ces refuges du bien penser sont tombés, est-ce ça le pire jour d’une vie ?

 

« Le dieu carnage » de Yasmina Reza,  est une pièce sur la montée en puissance du dérapage collectif d’un moi-social, à l’occasion d’une banale conciliation entre deux couples, des parents aux enfants bagarreurs.

 

Une vulgaire histoire de dents cassées, un fabuleux prétexte pour un affrontement entre adultes bien éduqués, avec leurs petitesses et leur barbarie moderne. Entre et intra couple, une désagrégation de la bienséance jusqu’à l’explosion. L’implosion plutôt, il s’agit d’un appartement parisien sans doute cosy, d’unions, de façades et d’humanités qui se fissurent... Des quadragénaires bien contemporains, parisiens, professions libérales, qui feront un triomphe de la violence et de la barbarie, dans l’ombre de leur propre déclin et à la lumière d’une vérité (chère à Reza) : “seuls les actes comptent”.

 

« Est-ce que l’on s’intéresse à autre chose qu’à soi même ? On voudrait bien croire à une correction possible. Dont on serait l’artisan et qui serait affranchie de notre propre bénéfice. Est-ce que ça existe ?

 

Certains hommes traînent, c’est leur manière, d’autres refusent de voir le temps passer, battent le fer, quelle différence ?

 

Les hommes s’agitent jusqu’à ce qu’ils soient morts. … On se sauve comme on peut. »

 

Il y en a qui se sauvent, en ne voyant pas à quoi servirait l’existence sans une conception morale du monde. Un autre qui achète des tulipes, se déguise en type de gauche pour faire plaisir à sa femme, pour accueillir les Reille dont le petit Ferdinant, onze ans, armé muni d’un bâton, a frappé au visage son fils Bruno Houillé…

 

Avec une écriture fluide et intuitive, Yasmina Reza montre que sous nos costumes d'Occidentaux civilisés, demeurent la violence et la souffrance. Elle nous invite à relativiser nos discours éthiques et généreux.

 

 

« Le dieu carnage » devrait être sur scène, rentrée 2008 au théâtre Antoine de Paris. En attendant, vous pouvez le lire chez Albin Michel.

 

 

Tag(s) : #heloim.sinclair
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