5ème pouvoir, engagement politique et bouleversement de l’échiquier avec François Bayrou

Les partis traditionnels ont du mal à comprendre la révolution à l’œuvre avec l’avènement du 5^ème pouvoir. Des citoyens qui ne se contentent plus de mettre un bulletin dans l’urne une fois tous les 5 ou 6 ans. Qui réinventent leur citoyenneté grâce à internet, qui permet information sur les projets et décisions, interpellation publique, mise en réseau, émergence d’une intelligence citoyenne. Les blogs sont une réappropriation de l’espace politique, où l’on n’accepte plus de considérer la politique comme une démocratie en guerre, où l’on peut échanger pour faire émerger des compromis et dénoncer les contradictions et faux semblants. Des hommes et femmes de progrès, qui en toute responsabilité demandent à ce que l’on arrête de prendre l’électeur pour un idiot économique (moins travailler, moins d’impôts, plus de dette, plus de déficit, …), qu’on l’enferme dans des frontières (CSP, la nation contre Europe et mondialisation, le bipartisme, le clivage gauche/droite, …), qui souhaitent que la politique se donne les moyens de promouvoir réellement la liberté, l’égalité et la solidarité, et répondent aux enjeux du 21^ème siècle.

Thierry Crouzet l’analyse dans son livre : « le 5^ème pouvoir », une critique du politique (ses pratiques) et l’influence des nouveaux médias qui permettent une citoyenneté renouvelée. Le blog autorise un partage d’analyse, c’est une réappropriation de l’espace et de la décision publique. Les gens constatent qu’il y a souvent plus de points communs que de divergences pour régler les problèmes de la cité, bien qu’il y ait loin de la coupe aux lèvres entre les discours et les pratiques politiques, du PS comme de l’UMP, quel que soit le niveau (national, régional, local) sauf exception (il y a aussi des élus formidables ;-). D’année en année, on change la maquette des programmes pour une mise à jour des promesses, mais les pratiques restent les mêmes avec des élus qui ne se renouvellent pas et cumulent, pantouflent entre deux mandats, …

Le blog permet l’interpellation, c’est un nouveau territoire d’influence. Etre David contre Goliath, une redistribution des forces d’arbitrages politiques qui doivent prendre en compte la stratégie du faible au fort.

Peut être faut il rapprocher le séisme politique de 2002 et le développement massif d’internet, mais le 5^ème pouvoir traduit un renouveau de l’engagement politique, des jeunes notamment. Pour cette génération 2002, la mienne, le blog est un espace vierge ou presque d’éléphants et de dinosaures politiques, c’est un territoire d’opportunités. Me concernant, derrière le pseudonyme il y a l’homme avec ses valeurs, ses convictions, ses engagements, ses doutes, … et le plaisir d’écrire pour partager des idées. Modeste trace épistolaire que je voudrais mettre à profit de la vie de la cité.

François Bayrou, avec son parcours où il s’est appuyé sur internet pour montrer sa franchise et sa volonté de changer les choses, autour d’un diagnostic partagé comme méthode, est en phase avec l’esprit de la blogosphère. L’UDF n’est pas grande chose, structure dépassée qui n’est plus qu’une couleur (orange), n’apparaît pas comme un grand parti de gouvernement où l’on fait tourner la machine à promesses (le changement en façade avec les mêmes aux manettes). François Bayrou répond à la demande du 5^ème pouvoir, qui désire que l’on arrête de prendre l’électeur pour un idiot, une fois de plus. Ce n’est pas un hasard s’il est en tête des sondages de la blogosphère depuis de nombreux mois (sur agora vox et ailleurs).

Alors on s’affole dans les états major du PS et de l’UMP, François Bayrou monte, inexorablement, il vient troubler le jeu du duel préfabriqué. Des mesures de consensus sur l’essentiel, du faire ensemble en laissant à la porte ses habits dogmatiques, la lassitude des guerres politiciennes qui coûtent tellement en inertie, … ce programme est une révolution culturelle pour les milieux politiques parisiens (en attendant que la révolution se propage dans les provinces avec les élections municipales).

N'ayez crainte, Héloïm reste libre. Je constate juste que nous avons besoin de changement des pratiques politiques, et que FB incarne une opportunité crédible.