La refondation de l’'opposition passe par l’orange

Nicolas Sarkosy vient d’être élu, sans doute avec un report non négligeable de voix qui s’étaient portées sur Bayrou au 1^er tour. Pour autant, doit on considérer le futur Mouvement Démocrate (futur exUDF) dans l’opposition ou dans la majorité ?

Les électeurs du centre peuvent se sentir - plus ou moins - concernés par ce nouveau parti en cours de création (attendue pour le jeudi 10 mai), qui n’aurait pas existé sans eux. C’est la dynamique de 6 à 18 % qui va faire exploser l’UDF pour donner naissance au Mouvement Démocrate. On peut s’y trouver attaché par une diversité d’affects et d’émotions, mais aussi et surtout par l’interaction nouvelle avec notre conscience citoyenne, que FB et les oranges ont suscité… Toujours est il qu’avec le 3^ème tour en ligne de mire (les législatives), positionner le Mouvement Démocrate est indispensable pour dessiner le nouvel échiquier politique français.

La voie de l’indépendance, l’affranchissement d’avec l’UMP, se ressentir comme une force en mouvement et non plus supplétive, … a été le chemin du succès et de vérité pour l’exUDF. L’émancipation partisane sera sans doute inscrite au fronton du nouveau parti, « pour ne pas être inféodés aux uns ou aux autres ». Les Démocrates ne gagneraient rien à prendre le parti des archaïsmes (un PS qui n’a pas encore fait son aggiornamento), pas plus qu’à rentrer dans celui des godillots (la majorité UMP-Sarkosyste). Avec un PS laminé au 2^nd tour du 6 mai, la nouvelle ligne de démarcation du paysage politique français est devenue tripolaire, et la refondation de l’opposition passe par l’orange.

Car FB a fait le choix implicite de l’opposition pour le MouvDem (en ne votant pas pour NS, il s’est positionner contre), quoi qu’en pense G. de Robien et Dédé Santini. Il a choisi d’endosser l’habit de l’opposant rationnel, gardien de l’intérêt général, favorable aux réformes par essence (en prenant garde qu’elles soient justes), et pro-européen de nature. Il serait pour le moins ubuesque que l’ancienne UDF subsiste alors que le nouveau Mouvement Démocrate naît. Outre la démonstration flagrante d’un coup tordu de politique politicienne, cela signerait le mépris d’une famille où l’on a voté à plus de 90 % pour l’indépendance…

Regardons cette refondation rationnelle de l’échiquier politique où les Démocrates vont trouver leur place, profitant de la mort électorale (relative) du PS et des Verts. C’est le coup de poker de FB, aller largement au-delà des frontières de l’exUDF. Un reformatage qui passe par une ambition sociale, autant que par le pragmatisme économique et l’écologie. Ce sont là des angles nouveaux (surtout l’écologie), mais essentiels pour qui veut se réclamer d’une opposition transcendée par l’intérêt général : la social-démocratie. C’est à ce prix, que Bayrou s’imposera comme un des leaders de l’opposition pour les cinq années à venir.

Le 3^ème tour de la Présidentielle se jouera les 10 et 17 juin prochain, avec les législatives. D’ici là, le paysage politique se sera transformé, et l’opposition pragmatique – orange - devrait se présenter comme un rempart contre l’état UMPiste.

La politique n’a pas fini d’occuper nos agendas d’ici l’été ;-)

Comments

[David Cathala]

Exact, petite erreur de ma part, il s'agit du Mouvement démocrate et non du parti démocrate :) ... Désolé pour cette petite erreur.
Pour répondre à la question de Bastenhof : Oui, le Centre avec le Mouvement Démocrate représente assez bien le courant que l'on appelle social-démocrate. Mais pour rester honnête, la social-démocratie est aussi représenter par une partie du PS, sous la figure notamment de Dominique Strauss-Kahn.
Enfin, pour répondre à Héloïm Sinclair, il est vrai que le l'UMP et le PS ne vont pas faciliter la tache au Mouvement Démocrate au Législatives. Mais il serai tout à fait logique que le parti d'un candidat qui a obtenu 18% aux Présidentielles puisse être correctement représenter au Parlement. Au delà des pressions pour le moins dégradantes de l'UMP, je crois que les Français seront assez intelligents pour faire en sorte que le Centre puisse exister au Parlement.
Quoi que puisse en penser l'UMP, ce n'est pas l'UMP mais les électeurs français qui vont permettre au Centre d'atteindre un certain niveau de pouvoir législatif. Je le répète, je ne vois pas pourquoi les français ne donnerai pas ce pouvoir là à un parti démocratique qui offre une véritable alternative, et qu'ils ont mit en 3ème position des Présidentielles avec 18% des voix.
David Cathala

[Héloïm Sinclair]

Rien n'indique que les Démocrates seront assez nombreux en juin pour permettre à son mouvement de préserver un groupe de vingt députés à l'Assemblée nationale.
Ni l'UMP, et dans un certaine mesure ni le PS, ne vont leur faciliter la tâche. Pour NS et l'UMP, pas question de laisser prospérer au centre de l'échiquier politique un parti charnière incontrôlable. Entendez F Fillon, dans la douceur ,rappeler son souhait qu'il y ait «des représentants du centre» dans le prochain gouvernement. Entendez aussi le baton, l'UMP a averti les centristes de son intention de présenter un candidat face à tous ceux qui n'auront pas adhéré au «pacte de la majorité présidentielle».Il semble que la modération et l'ouverture affichées par NS, ne vaillent que sous contrôle, en l'absence d'un réel contre pouvoir, libre et indépendant.

[Bastenhof]

Déçue par la gauche, j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt l'évolution de Bayrou. Et voilà, il y a une semaine, j'ai sauté le pas, j'ai adhéré au nouveau Mouvement Démocrate. Je laisse la gauche à ses errements.J'adhère avec la volonté de participer activement à la création d'un mouvement authentiquement centriste, ce qui signifie dans mon esprit, au vu des forces de gauche et de droite dans ce pays, un mouvement vraiment social-démocrate.Me trompe-je ? :)

[anonyme]

le nom de votre parti ce n'est pas Parti Démocrate, mais Mouvement Démocrate ...

[David Cathala]

Tout à fait d'accord.
En tant que membre de l'UDF et futur membre du nouveau Parti Démocrate je ne peux que me réjouir de l'apparition d'une alternance viable aux discours et aux politiques sclérosées du PS et de l'UMP.
Le Centre existe enfin, il n'appartient qu'à lui désormais de former une véritable alternative entre les politiques traditionnelles de Droite et de Gauche, entre deux visions qui ont déjà montrer comment elles gouvernaient, avec les résultats mitigés qu'on leurs connait.
Au sein du futur Parti Démocrate, représenté par François Bayrou, cette alternative va se construire, en essayant d'unir le mieux possible un échantillon de tout les courants de pensées politiques existants, pour trouver une ligne de conduite et un programme d'action qui démontre la viabilité et l'efficacité de ce que propose le Centre comme force politique.
Un centre qui va pour l'instant se positionner comme un arbitre, avec comme rôle de soutenir le gouvernement de Nicolas Sarkozy dans ses bonne actions, tout en restant pragmatique et lucide en dénonçant les mauvaises mesures du nouveau président et de son gouvernement, et en proposant une alternative différente du PS à ces mauvaises mesures.
Nous sommes à un tournant de la vie politique française, un tournant qui se démontrera au élections législatives à venir, si les français décident, dans la continuité de ce qu'ils ont déjà votés, de permettre l'existence d'un vrai Centre politique au Parlement, où il pourra influer sur les décisions impliquant l'avenir du pays.
Rendez vous est donc pris avec les français aux législatives, pour François Bayrou et le Centre, un rendez-vous désormais possible, après des années d'attentes.
David Cathala, membre de l'UDF en Dordogne, futur membre du nouveau Parti Démocrate. Centriste de coeur et d'idéaux.