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Le monde est en train de changer, sous nos yeux, sous l’effet de plusieurs phénomènes. La crise persistante du modèle économique ultralibéral et la redistribution des cartes géopolitiques mondiales sont des facteurs de changement importants. Va-t-on profiter du collapse du système politico-financier en cours et de la mondialisation actualisée, pour faire naitre et accoucher un nouveau modèle global ? Au-delà des nuages de la crise et de l’angoisse des évolutions géopolitiques, peut-on voir un pan de ciel bleu à la lumière apaisante à l’horizon ?

 

 

Notre élite politico-financière a enfanté un monstre, un modèle inadéquat qui est en panne. 30 ans de libéralisation financière, de dérégulation et de délocalisation, aboutissent à un constat d’échec. Crises à répétition, dégradations sociales et environnementales, urgence de l’immédiat financier qui sacrifie tant le présent social que le long terme global, incapacité à penser et préserver le moyen terme qui intègre l’intérêt général, jusqu’à la lutte contre le changement climatique qui est passée de mode – sortie des agendas politiques - alors qu’elle est vitale pour l’humanité… La perte de contact entre l’économie réelle et la finance mondialisée, invalide le logiciel à l’œuvre alors que la disjonction s’accentue. L’élite intellectuelle et politique occidentale a muté, elle n’est plus éclairée. Depuis des décennies, elle a déconstruit l’objet commun du « progrès » humaniste, en devenant membre et relai d’une oligarchie uniquement occupé à son propre profit.  

 

Le politique va devoir choisir entre avoir le courage de réformes radicales – et nécessairement remettre en cause sa soumission à l’oligarchie - ou subir des révolutions sociales… Un nouveau modèle de régulation économique est à inventer, une alternative globale à construire qui puisse être une révolution humaniste et pacifiste intégrable dans le logiciel démocratique.

 

 

L’Europe, continent qui demeure le plus prospère du monde, les USA qui ont le soft-power et le leadership militaire, le Japon hyper-technologique vieillissant… Ces pays les plus avancés « déclinent » relativement, face aux puissances émergentes qui ont des croissances vigoureuses. La Chine, le Brésil, l’Inde sont des réservoirs de croissance économique au potentiel bien plus important que celui des « avancés » repus et très endettés. Ces puissances émergentes ont profité des délocalisations – surtout la Chine – elles doivent gérer leur développement pour subvenir aux besoins de leurs milliards d’habitants qui veulent accéder à plus de confort. L’Amérique du Sud dans son ensemble, l’Afrique du Nord, la Russie sont des blocs « émergents » qui aussi se développent et veulent compter. Le poids démographique et le rattrapage technologique de tous ces « émergents », leur nouvelle puissance financière pour certains et le déclin relatif des « avancés », redistribuent  les cartes géopolitiques.

 

Ce rééquilibrage de la globalisation est sain et nécessaire. Il va dans la bonne direction pour préserver l’équilibre méta-démocratique de l’humanité. La domination occidentale sans partage appartient au passé, c’est une bonne chose que nous devons intégrer avec humilité. La pensée universaliste d’un humain = un humain me semble la seule qui vaille. Reste à repenser la mondialisation pour qu’elle soit plus juste et durable, que des cercles de progrès s’enclenchent, que de nouvelles institutions de régulation émergent, qu’une élite cosmopolite et éclairée tisse du lien et œuvre avec éthique…

 

 

L’actuelle crise du modèle économique dominant depuis trente ans et la prise en compte de la redistribution des cartes géopolitiques, offrent « un moment à l’histoire » pour réinventer le devenir du monde. C’est sans doute utopique mais c’est une utopie concrète porteuse d’espérance, une denrée devenue rare au XXIème siècle et pourtant essentielle pour avancer en faisant sens.


Tag(s) : #heloim.sinclair
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