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Notre époque est mémorielle, et en ces temps troublés aux certitudes bien relatives pour ne pas dire incertaines, c’est à grand renfort de communication commémorative que l’on fête la chute du mur de Berlin, 20 ans plus tôt.

2009, l’occident transi de peur à propos de son futur, se rassure sur une victoire à la Pyrrhus contre le bloc honni du communisme, à l’automne 89. D’aucuns y avaient vu la fin de l’histoire, et c’est la fin de la fin qui a été démontrée par la suite. Le vainqueur d’hier n’a pas retrouvé d’ennemi systémique à sa hauteur, et c’est de l’intérieur qu’il est rongé par le doute sur sa finalité, sur les effets secondaires (sociaux, environnementaux, …) de l’accumulation pour l’accumulation à l’horizon infini, d’une planête finie.

Doutes d’après crise, les chasser par une grande fête qui célèbrera la victoire d’un système contre un autre, pour faire oublier les déraillements du gagnant. Pour oublier le temps des cotillons, qu’un système qui est rongé par ses disfonctionnements finit toujours par s’écrouler. Et cette année, il a sérieusement commencé à vasciller…

 

Avec bonne conscience et en toute bonne foi, l’on va faire répéter en boucle au bon peuple, quelques jours le temps du souvenir, « Ich bin ein Berliner ». Et chacun reprendra le refrain, même ce blog. Ce Berliner de JF Kennedy était de son temps. Aujourd’hui, s’il est à la mode d’être berlinois, les murs sont ailleurs…

« I am a palestinian, or an Irakian, or … », là où les murs poussent. Celui là qui abat des oliveraies pour défigurer le quotidien entre Israël et Palestine. Cet autre qui ceinture des quartiers de Bagdad, frêle barrière contre la résistance/terrorisme.

Mur de la honte de notre impuissance au Soudan, où les bons sentiments laissent faire un crime contre l’humanité.

Mur méditerranéen, dont rêvent certains qui se revendiquent d’une Europe « forteresse », en lutte contre les clandestins de tous poils, réfugiers politiques, économiques, et demain climatiques. Notre droit/devoir d’asile est bien parcimonieux…

Murs mortifères de nos incompréhensions…

 

L’occident a-t-il atteint son plafond de verre ? Sa limite invisible qui marque la fin de sa suprématie au fait d’une gloire non disputée depuis 20 ans ? Son hégémonie.universelle est aujourd’hui remise en cause par un monde de plus en plus multipolaire et interdépendant.

Alors, comme ce plafond de verre est margré tout très haut, pour s’adapter à la nouvelle donne, l’arrogance doit céder la place à l’humilité. Nos valeurs « universelles » doivent être interrogées, confrontées à la part d’universel de l’autre. Qu’il habite Pékin, Dehli, Sao Paulo ou Le Cap, … où Berlin. Nous habitons tous une bien petite planète, où le bien et bon vivre ensemble - entre 6 et 10 milliards d’êtres humains - reste à inventer/incarner…

 

Tag(s) : #heloim.sinclair
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