D’une île solaire suisse aux Emirats Arabes Unis, à la politique énergétique de la France

D’une île solaire suisse aux Emirats Arabes Unis, à la politique énergétique de la France

Ils sont malins ces suisses, viser les EAU qui sont pleins de pétrodollars, pour développer l’énergie solaire alors que le pays regorge aussi de soleil, c’est une affaire rentable pour de nouveaux champs d’expérimentation …

C’est sur le très bon site des neo mans land que j’ai découvert cette information :

Une île artificielle solaire de conception Suisse va voir le jour dans le golfe de Ras al Khaimah aux Emirats Arabes Unis. Les Emirats Arabes Unis nous ont habitué à ces nouvelles îles artificielles pour milliardaires en mal de logements chics, comme celle en forme de palmier ou encore celle représentant la terre... mais, cette fois-ci cette île sera conçue non pas pour héberger quelques richissimes personnes, mais pour produire une énergie propre.

Ce projet est une collaboration entre le CSEM (Centre Suisse d'Electronique et de Microtechnique) et le gouvernement des Emirats Arabes Unis et devrait permettre de produire de l’électricité et de l’hydrogène en utilisant l’énergie solaire.

Le directeur du CSEM, Thomas Hinderling, est convaincu que l’énergie solaire va jouer un rôle majeur d’ici 20 à 30 ans. Selon lui, « un tiers des besoins énergétiques du futur pourront être couverts par l’énergie solaire ».

 Je ne sais pas si le sens des affaires est dans l’ADN des suisses,  mais selon M. Hinderling « le marché avec le plus fort potentiel pour les technologies solaire se trouve dans cette région, c’est la bas que l’on doit travailler. ».  Avec plus de 330 jours de soleil par an, et une énorme rente de situation avec leurs réserves de pétrole, les Emirats Arabes Unis veulent s’affirmer comme des acteurs multi énergétiques, et les suisses ont repéré le filon.  

Plus pacifiste que les Iraniens, les Etats Arabes Unis ont trouvé une nouvelle danseuse qui pourrait s’avérer prometteuse. Car si l’ile artificielle est le véritable défi technologique, la centrale solaire embarquée, basée sur la concentration solaire thermique avec génératrice, pourrait tout aussi bien s’ancrer sur un coin de désert. L’électricité solaire sera compétitive d’ici 10 ans sur le pourtour méditerranéen, autant investir maintenant.

Dans une époque où notre omniprésident déclare : « Il faut en parler du nucléaire comme toute autre énergie renouvelable“, il est bon qu’ailleurs que dans notre vieille France, l’on fasse des choix technologiques où l’avenir est sans carbone et sans risque atomique. Ainsi, j'ai lu avec attention ce rapport du groupe 1 du Grenelle de l’environnement, qui traite de « lutter contre les changements climatiques et maîtriser la demande d’énergie ».

En synthèse sur les objectifs de ce rapport concernant l’énergie solaire, le secteur du bâtiment est extrêmement bien traité (ce qui devrait profiter au solaire), mais la filière solaire en tant que telle n'est pas très bien traitée dans la partie spécifique du rapport qui lui est dédiée (5.1.4 - page 68/90).

Contrairement aux autres filières d’énergie renouvelable pour lesquelles il y a des objectifs chiffrés, la filière solaire est orpheline d'objectifs dans ce rapport du groupe 1. Faite de la recherche en attendant la rupture technologique, voilà ce qui pourrait advenir en France, sans objectif pour le développement du marché.

Doit on relier ce traitement au Conseil d'Analyse Stratégique, dont la commission Energie présidée par Jean Syrota va rendre son rapport au 1er Ministre le 3 octobre prochain, et qui a été un opposant notoire au développement du photovoltaïque dans les débats du Grenelle ? Ce rapport final du CAS sur les "Scénarios énergétiques à l’horizon 2020 et 2050", va être extrêmement défavorable au photovoltaïque (cela m'a été confirmé hier par un membre du CAS).

Avec l’omniprésident Sarkozy en VRP de l’atome, il va être difficile de développer massivement l’énergie solaire en France. A moins que l’on séduise Cécilia à coup de douche solaire et d’électricité verte ;-)