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Bientôt 150 jours que l’omniprésident a été élu, et presque tous les jours depuis le 6 mai, les français ont droit à leur dose médiatique sur/avec/pour super Sarkozy. Un tel matraquage omniprésidentiel, que d’aucuns ont eu l’idée saugrenue de lancer une journée sans Sarkozy dans les médias, pour le 30 novembre prochain. Remarquons que cela lui en laisse 364.

 

Quand cette journée sans sarko médiatique a buzzé il y a quelques semaines, de blog en blog, les médias officiels en ont fait part, mi amusés mi agacés que des citoyens puissent leur dicter leur agenda rédactionnel. Des militants de la droite bling-bling se sont émus de cette atteinte à la légitimité suprême, qui date du 6 mai…

 

Entre deux sommeils thérapeutiques, le PS vient enfin de réagir à cette surexposition médiatique, qui met en danger la démocratie. Car, même si 150 jours peuvent provoquer une amnésie collective, il est nécessaire de rappeler que le débat équilibré des idées politiques est à la base d’une démocratie saine. La règle qui prévaut normalement pour les temps de passage télévisuel - hors période électorale où le décompte est différent - est d’1/3 pour le gouvernement, d’1/3 pour la majorité, et d’1/3 pour l’opposition. Et, comme le temps de parole du président de la République, était assez rare avant l’élection de l’omniprésident, ce temps n’est tout simplement pas pris en compte par le CSA. La « pratique où le président, incarnation de la nation, avait à cœur d’apparaître plus comme un arbitre garant de l’unité nationale que comme un chef politique » a fait long feu déclare Didier Mathus, député PS à l’initiative de cette saisie. Il est urgent que le CSA applique ou revoie ses règles, pour que l’exposition des idées politiques trouve un nouvel équilibre.

 

On ne peut vivre en démocratie, avec une surexposition médiatique omniprésidentielle. Il faut, soit appliquer la règle actuelle : avec un Président qui gouverne, sa parole pourrait être imputée au 1/3 de temps du gouvernement. Soit changer la règle, et dans ce cas, il va falloir négocier avec la boulimie médiatique de l’omniprésident et de ses conseillers.

 

Les spin doctors de l’Elysée ont du pain sur la planche, d’autant que le marketing permanent qu’on nous inflige quotidiennement, s’il accapare les discussions à la machine à café et au café du commerce, commence à montrer ses limites. Les français risquent de saturer et la communication ne change pas la réalité : même la pravda sarkozienne le Figaro ne peut étouffer les mauvaises nouvelles : Croissance, moral, dette : les voyants virent au rouge.

 

Cette question importante, il faut être vigilent sur les décisions que va prendre le CSA. D’ici là, il est a souhaiter que le PS sorte de son coma émaillé de spasmes de guerre fratricide, et que le Modem constitue un vrai parti démocrate (y a du boulot !). Qui dit appliquer la règle des 3 tiers, dit aussi que le PS et le Modem puissent fournir un corpus d’idées et de projets, crédibles et audibles. L’opposition est dans un tel état de délabrement qu’il a fallut compter sur la résistance du Sénat et de parlementaires UMP, une fronde selon le Monde, pour contrer le projet de loi sur l’immigration. C’était déjà une préoccupation majeure de l’ancien Ministre de l’intérieur, qui depuis a été élu président. A tel point que l’on collectionne les lois sur le sujet - la 4ème en 4 ans - au risque de transgresser l’éthique et la constitution, et de ternir durablement l’image d’un pays qui se revendique d’avoir enfanté les droits de l’homme il y a plus de deux cents ans.

 

Il est temps que l’état de grâce suspende sont vol et qu’on revienne à l’état stabilisé de la vie démocratique (règle des 3 tiers). C’est le prix à payer pour vivre dans un pays qui se veut à la pointe d’un concept universaliste qui fonde notre pacte républicain. J’espère sincèrement que nos institutions seront assez solides pour contenir les débordements de notre omniprésident.

 

Tag(s) : #Politique
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