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Record à plus de 127 $ le baril, pendant que l’eurodéputé Claude Turmes sort son rapport sur le projet de Directive 20 % EnR 2020

Clin d’œil militant de la chronique de la semaine, pour le prix du pétrole qui crève de nouveaux plafonds. Quotté à plus de 127 $ le baril, il est annoncé à plus de 141 $ avant la fin de l’année par une grande banque américaine. Ça va booster les alternatives ;-) Solaire, éolien, biomasse, … palette de technologies pour générer le mix des énergies renouvelables (EnR) qui doivent atteindre pas moins de 20 % de notre consommation d’ici 2020.

L’eurodéputé Claude Turmes, vient justement de sortir son rapport officiel, comme rapporteur du comité Industrie, Recherche et Energie du Parlement Européen

DRAFT EUROPEAN PARLIAMENT LEGISLATIVE RESOLUTION, on the proposal for a directive of the European Parliament and of the Council on the promotion of the use of energy from renewable sources -  (COM(2008)0019 – C6‑0046/2008 – 2008/0016(COD)) - (Codecision procedure: first reading)

 

 

Ce Vert européen issu du Luxembourg, est un homme mesuré et écouté, il n’en n’est pas moins efficace et redoutable politique. Parmi les 117 amendements défendus au nom du Parlement dans une réelle procédure de codécision, la fin de l’objectif de 10 % de biofuel proposé par la Commission. Remettre officiellement en cause ces agrocarburants qui posent tant de questions (bilan écolo, concurrence avec la production alimentaire, …), c’est une vraie rupture. L’Europe ne défendra plus un objectif absurde (10 % Biofuel), les agrocarburants ne se développeront que sous conditions de critères de durabilité sociale et environnementale. Autre amendement très pertinent, rendre contraignants les objectifs intermédiaires et imposer que les états se dotent d’ici 2010 d’un plan EnR, feuille de route qui sera validée par la Commission. Ainsi, l’obligation ne porte pas seulement sur une échéance lointaine (2020), mais sur une politique en dynamique avec point de départ et mesure des résultats intermédiaires.

Merci l’Europe de cet aiguillon politique. Sans cette impulsion communautaire, il y a fort à parier que la France n’aurait pas eut l’ambition à la mesure des objectifs. Merci Claude Turmes, de n’avoir rien lâché pour mettre toute l’Europe sur le chemin d’une nouvelle ère énergétique.

Car nous sommes à la croisée des chemins, justement. Il faut choisir.

1. Continuer sur la voie des énergies fossiles : Nous acceptons notre dépendance croissante aux importations d’énergies fossiles ; tout en ayant le risque de subir des prix de pétrole et de gaz élevés, ainsi que celui de la pénurie liée au « peak oil ». Enfin, nous investissons dans des technologies telles la capture et l’enfouissement du carbone, sans en connaître ni les résultats, ni les échéances, ni les coûts, tandis que nous aggravons notre impact sur l’effet de serre.

2. Le basculement immédiat dans la voie des EnR : Nos investissements sont focalisés sur les énergies renouvelables afin d’en développer la technologie, de réduire les prix et de construire d’immenses capacités de production d’EnR. Nous adaptons notre mix énergétique, en sachant que la substitution d’une part significative des énergies fossiles par des EnR prendra des années. Nous choisissons une source d’énergie sûre et durable, laquelle sera bien meilleur marché que d’autres alternatives à long terme.

 

Nous avons donc le choix politique. Parmi des mesures envisageables, obliger les compagnies pétrolières et gazières à investir au moins de 10 à 25 % de leurs profits dans les EnR. Cela représenterait de 1 à plus 3 milliards d’euros / an rien que pour Total. Comme nous sommes avec un gouvernement de droite, l’obligation pourrait se transformer/combiner en réduction d’impôt, pour parier sur le volontarisme. Peu importe la mesure (obligation d’investir % des profits / réduction d’impôts), le principal est d’orienter des investissements massifs dans les EnR. Nous avons besoin d’alternative maintenant, fini de tourner le dos au bon sens, il faut choisir la voie des énergies renouvelables.

 

 

Cinglant camouflet parlementaire pour Sarkozy sur les OGM et la réforme des institutions

Cette semaine, deux lourdes défaites avec un cinglant camouflet parlementaire pour Sarkozy : le texte sur les OGM a été rejeté par l’Assemblée après l’adoption surprise d’une motion de procédure défendue par le député André Chassaigne (PC) qui s’est gagnée d’une voix adoptée, à 136 voix contre 135. Les députés UMP ne se sont pas pressés en masse pour soutenir un texte qui menace les cultures du terroir d’où ils sont élus. Quand viticulteurs et cuisiniers dénoncent ce projet de loi sur les OGM, qui plus est dans Le Monde, il faut entendre prudence... Ce n’est pas un aléa, ni même un couac gouvernementale, c’est une cinglante gifle au gouvernement et au président. Reste que la victoire des écologistes d’un jour et des hommes de prudence n’est pas encore totale. Il faudra voir ce qui ressort de la Commission Mixte Paritaire. Composée de sept députés et sept sénateurs, si elle votait le texte en l’état comme l’y pousse Fillon, ce serait un déni de démocratie. Comment comprendre qu’en petit comité, on passe en force sur ce que l’Assemblée n’a pas voulu par deux fois ? Sarkozy veut-il agiter le chiffon rouge des OGM en plein champ dans sa majorité divisée, quand la France d’en bas, celle qui sent la terre, dit non ? Veut-il liquider le Grenelle de 2007, pour solder l’an 1 de son accession au pouvoir ? N’est-ce pas aller un peu vite en rupture ?

Et de deux en deux jours! Après le rejet mardi du projet de loi sur les OGM par l'Assemblée, la commission des Affaires étrangères de la même chambre a rejeté mercredi le texte sur la réforme des institutions. A une voix, là encore…  Parmi les députés frondeurs de l’UMP qui ont voté contre ce texte, Jacques Myard qui dit que le gouvernement ne peut pas « vouloir revaloriser le Parlement et lui dire 'fermez vos gueules ». JF Copé devrait de toute urgence arrêter le cumul de fonctions, et passer à plein temps à reprendre le groupe UMP de l’Assemblée en mains. Un aléa ça va, deux aléas, bonjour les dégâts ;-)

 

Sarkozy est finalement de droite

Si la 1ère année a été en zigzag de doctrine politique, ouverture oblige, l’an II s’annonce vraiment de droite. Pour se refaire un quotte de popularité dans sa famille politique, l’omniprésident tape sur les profs et les instits. Son service minimum à l’école en cas de grève, ce « droit d’accueil » généralisé dans le primaire, c’est une remise en cause larvée du droit de grève à l’éducation nationale. C’est surtout une non réponse aux manifestants du monde éducatifs (profs, parents, élèves), qui prend les parents pour des consommateurs à qui l’on promet d’offrir un service de plus, quitte à écorner les principes de la décentralisation et des relations sociales. Sans jamais aborder les questions de fond pour l’éducation de notre jeunesse, Sarko revient par sa droite pour tenter de déjouer sa chute de popularité. Cette grosse ficelle va-t-elle être efficace, mettre fin aux sondages calamiteux ou au contraire exacerber les tensions sociales ? Comment l’Etat pourra-t-il contraindre les collectivités locales à organiser l’accueil ? Après les instits, à qui le tour ?

 

Tag(s) : #chronique de la semaine
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