1er mai, parlons politique…

1^er mai, une fête du travail partagée au niveau mondial, un temps propice à la réflexion politique. Ecrire, une autre façon de célébrer ce jour que d’être dans un cortège…

Une bise financière souffle sur l’Europe en ce moment, la Grèce est dans l’œil du cyclone des forces du marché. Le FMI débarque pour administrer une cure d’austérité, c’est un régime ultra-sec qui s’annonce pour le peuple hellénique. Sa résilience sociale va être mise à l’épreuve, et la violence n’est pas exclue sur la liste des effets secondaires du plan de redressement. La Grèce, devient « malgré elle » un laboratoire politique de l’Europe, où l’on voit se dérouler en direct un rapport de force entre la sphère financière internationale et la fibre sociale du pays… Doit-on craindre une radicalisation pour cette « jeune » démocratie, entrée dans le giron européen sans bien maîtriser la tenue de sa comptabilité ? A suivre, à l’aune de l’équité des mesures qui seront administrées ...

En France, derrière l’épais rideau de fumées du niqab et de la polémique sur un mari musulman polygame à déchoir de sa nationalité, la « grande » réforme sociale est à l’heure des retraites. Elevé au rang de marqueur du quinquennat, cette réforme semble bien mal engagée, d’autant que les partenaires sociaux sont chauffés à blanc par la crise. La base grogne, s’irrite d’un autre « marqueur » antisocial qu’est le bouclier fiscal. Si une réforme est nécessaire, il n’est pas sûr qu’elle boutisse sans heurts…

 « Travailler plus pour gagner moins », c’est finalement ce que propose réellement Nicolas Sarkozy. L’homme n’est pas magicien, c’est juste un bonimenteur dont le charme s’étiole à mesure que l’iniquité progresse. Avec tous ces bruits et clapotis, ces grands discours et reculades, ces demi-tours (Grenelle de l’Environnement !) et mesures à contre temps (heures sup, baisse TVA restauration, …), non seulement l’on ne distingue pas de cap, mais l’impression se dégage que la « France n’est plus tenue » tant la politique est brouillonne. Sarkozy peut-il arrêter les fanfaronnades, pour se consacrer à l’essentiel qui n’est pas la présidentielle de 2012 ? ! L’opposition peut-elle se régénérer en force de propositions crédibles, en intégrant un aggiornamento écolo ?

L’intime conviction que nous entrons dans une nouvelle phase du 21^ème siècle, qui s’annonce chaotique. Après le 1^èr tournant du 11 septembre et des guerres d’Irak et d’Afghanistan qui perdurent, le 2^nd est la crise financière occidentale et ses conséquences sociales et globales. Redistribution des cartes géopolitiques, l’Europe rétrécie à la face du monde, les idées de gauche progressent même aux USA, la météo sociale devient de plus en plus incertaine, y compris en Chine nouvelle « maîtresse » du monde… D’autres crises systémiques sont en vue, dont celle de l’énergie et de la démographie. Quelles nouvelles pratiques politiques pour affronter ce siècle chaotique et préserver un bien vivre ensemble ?