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Omniprésident des français et patron de l’UMP

Nicolas Sarkozy n’est pas seulement l’omniprésident des français, fonction institutionnelle qui le placerait au dessus des partis politiques. C’est aussi le grand patron de l’UMP, le parti politique qui l’a porté au pouvoir et qu’il veut garder à sa botte. C’est sa machine de guerre électorale, et l’UMP doit serrer les rangs derrière le chef, soutenir d’avantage la réforme permanente qu’il entend mener jusqu’en 2012.

Sarkozy s’est invité au conseil national de l’UMP pour conclure les travaux de « sa famille ». Lui qui a orchestré une nouvelle direction « ouverte » à toutes les sensibilités de la majorité, mais « verrouillée » pour soutenir le sarkozisme en marche, a besoin d’une UMP offensive et fidèle à la volonté omniprésidentielle.

L’échéance des européennes de juin est la première étape du parcours électoral qui jalonne son mandat, avant les régionales de 2010. Une opportunité pour exfiltrer du gouvernement Rachida Dati en disgrâce de cour, bannie de la Sarkozie invitée à rejoindre Bruxelles. Barnier-Dati, ticket UMP pour les européennes, est un coup en bandes : message « parité, diversité et expérience » et exit Rachida devenue plus people que ministre.

 

L’UMP aux ordres, ça se paiera dans les urnes

Que l’omniprésident vienne déclamer sa gloire au conseil national de l’UMP devant un parterre de sarkozistes et de figurants, c’est sans doute une erreur politique qui le fragilise. Pour les français, le message est clair : si UMP = Sarkozy, la colère contre le pouvoir et la crise économique qui se cristallisera de plus en plus contre l’omniprésident,  se traduira dans les urnes contre l’UMP.

Présenter une image d’ouverture et n’être qu’une armée de godillots pour défendre le sarkozisme, c’est une stratégie dangereuse pour l’UMP. C’est être un bien piètre outil démocratique. Alors que c’est l’hémorragie au niveau des adhérents (-90 000), moins de deux après l’accession du chef suprême, les 250 000 restants ne se multiplieront pas comme des petits pains, même si Xavier Bertrand vise 500 000 pour 2012. Les déçus du sarkozisme seront de plus en plus nombreux, d’ici 2012. Je vois mal comment l’UMP va pouvoir ramer à contre courant de la société française, alors qu’elle mute en secte au service du gourou élu en mai 07. D’autant qu’en interne, il y a aussi des déçus, des inquiets des dérives autocratiques, de la politique gribouille et narcissique, …

Soutenir le chef omniprésidentiel envers et contre tout, c’est la feuille de route pour l’UMP. Les marchands de couleuvres vont faire fortune au 55 rue La Boétie Paris 8ème ;-). L’indigestion ne viendra qu’après les revers électoraux. D’ici là, l’UMP va se couper de la réalité pour faire vivre le rêve sarkoziste. On va se marrer, welcome aux dissidents pour égayer ce théâtre de guignols.

 

Pour les vœux à Nîmes, l’on a évacué la population

L’omniprésident aime tellement les français qu’il les fuit, s’ils ne sont par sarkozistes pur jus. Ainsi, l’on a appris que le 13 janvier, quand il débarque à Nîmes pour ses vœux « culturels » au musée du Carré d’Art, c’est tout le quartier de la Maison Carrée qui a été bouclé. « Pas âme qui vive dans un rayon de 600 mètres, commerces fermés à 9 heures alors qu'il arrivait à 11 h 30, personnes âgées interdites d'accès à leur domicile jusqu'à 14 heures », raconte un commandant de police honoraire dans le Monde.


La sécurité me direz-vous ? Peut-être, mais je me rappelle Jacques Chirac, l’ancien roi-fainéant qui prenait des bains de foule quand il se déplaçait en province. Sarkozy le roi-agité, c'est bien seul avec sa suite qu’il se déplace pour mettre en scène ses apparitions. La peur de la contestation sans doute, les français ne sont pas si dociles que le PS…

 

Tag(s) : #Politique
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