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Rien de ce que j’avais écrit dans l’article du 1er juillet dernier, alors que le pétrole n’était qu’à peine à 60 $, n’a été démenti. Sauf que la fièvre continue de monter et que l’on flirt maintenant avec les 70 $ - 57,30 € le baril (New York 30/08/05). Personne ne sait à quel prix cela va se stabiliser, ni si cela pourrait éventuellement redescendre, de combien, et quand ….

Je ne sais si c’est un seuil psychologique suffisant, ou s’il durera suffisamment longtemps, pour nous faire évoluer collectivement et rapidement vers une société de sobriété énergétique. L’aire du moins mais mieux.

En attendant, ça bouge au moins dans les milieux politiques. L’énergie, problème occulté, technocratisé depuis trop longtemps, est redevenue un enjeu social. Pour tout à chacun, la pilule est dure à avaler, mais l’on va enfin payer un peu du vrai prix de notre confort occidental. La croissance mondiale est entamée par rapport aux prévisions, les PIB européen et français sont amoindris, … est-ce une si mauvaise nouvelle pour l’effet de serre ? Assurément non.

La phase transitoire sera douloureuse pour tous ceux qui auront vécus à l’heure de gloire de l’économie pétrodollars. Mais il n’y a d’autre choix que de décarbonner notre économie. Un pétrole cher va nous faire apprendre plus vite. Tant mieux, il était temps !


Pendant ce temps, c'est le solaire qu'on assassine
 

Dans notre contexte franco-français, il ne faudrait pas passer sous silence le non choix du nucléaire et du développement alibi des énergies renouvelables électriques. Notre corps des Mines, shooté à l'atome, n’a jamais aimé les énergies renouvelables. Et alors que le kWh éolien coûte aujourd'hui à peu près autant que le kWh fourni par une turbine à gaz. Fin 2004, on n'était qu'à 400 MW installés, à comparer aux 8 000 MW espagnols et aux 16 000 MW allemands...

Bien sûr, la période est propice pour annoncer la construction de l’EPR (on présage d’ailleurs du résultat positif des 2 débats publics de Flamanville pas encore lancés, confiants les décideurs !!!). Ou encore l’investissement faramineux dans ITER… Remarquez qu’avec le nucléaire bardé des oripeaux de l’indépendance énergétique, on occulte complètement les dangers (terrorisme, problèmes d’exploitation, amortissement prolongé de 10 ans, …), les problèmes encore insolubles (déchets de moyenne et longue vie) et les risques associés (prolifération, surcoût de démantèlement, …). Bref, dans notre autisme national, l’on prend en compte une prime de risque quasi négligeable, alors qu’elle est loin d’être nul. Résultat, c’est l’Etat et les contribuables qui subventionnent cette prime de risque pour un kWh nucléaire compétitif.

Ce ne serait pas si scandaleux ni navrant, si notre technostructure et ses affidés politiques, n’en profitaient pour flinguer au passage l’éolien et le solaire. Car au-delà des beaux discours, il y a les faits.

Dans un rapport semi confidentiel du Ministère de l’Industrie sur la Programmation Pluriannuelle d’Investissement (PPI) de la production électrique (prospective des besoins à 10 ans et programmation des unités de production en fonction), c’est le solaire qu’on assassine.

Si "l’EPR est considéré comme un choix de politique énergétique nationale, le développement des énergies renouvelables électrique comme une contrainte législative".  En toutes lettres dans le texte de ce document de travail officiel de la République !!!. Au bout du compte, la PPI prévoit d’installer 50 MW de photovoltaïque par an en 2010, alors que les allemands flirtent cette année avec les 500 MW, que les espagnols courent pour les rattraper, sans parler des japonais qui sont déjà dans leur roue.

 

Vous comprendrez, je l’espère, l’écart qu’il y a entre le discours politique (servi en petites tranches à 20h) et les véritables décisions qui se trament sous les lambris. A moins que vous ne sollicitiez votre parlementaire, pour lui demander pourquoi en France métropolitaine, l’on est moins aidé pour investir dans l’énergie solaire électrique, qu’en Espagne, en Allemagne, ou encore dans les Dom-Tom. Tous nos œufs budgétaires dans le nucléaire, est-ce vraiment un choix éclairé ? Au moins s'agit il de présenter ce choix au français.

 
Tag(s) : #heloim.sinclair
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