Retraites : rdv en 2013 pour une réforme profonde et concertée

Si j‘en crois l’édito du Monde daté du 23 octobre 2010, ainsi que le vote du Sénat en ce vendredi 22, la réforme des retraites voulue et passée en force par Sarkozy est bouclée. Toutefois, elle invite à la renégociation dès 2013. En effet, un amendement validé par le gouvernement, introduit par le Sénat en guise d’armistice pour pacifier le conflit social violent qui soulève la France depuis des semaines, prévoit l'organisation "à compter du premier trimestre 2013", d'un débat national sur une réforme "systémique" des régimes de retraite.

Une campagne de communication sous forme de propagande, six mois de logorrhée gouvernementale, deux mois de conflit social et de joutes parlementaires, une France braquée (huit journées de manifestation, bien plus de grève, une panne d’essence nationale, la jeunesse dans la rue, …) pour que la montage accouche d’une sourie : une réformette pour complaire aux agences de notation sans rien régler du problème.  

Le compromis finalement lâché par l’exécutif, va dans le bon sens. Toutefois, il éclaire la politique Sarkozy d’une lumière crue : des gesticulations et une brutalité inutiles pour paraître réformateur. Il faudra remettre l’ouvrage sur le métier dès après l’élection présidentielle de 2012. L’omniprésident remet à plus tard la réforme « systémique ». Il colmate le dispositif pour ne pas perdre son triple A et figurer celui qui aura eu le courage de défier la rue...

Au final, le bilan est maigre et le ressentiment important. L’élection de 2012 donnera un mandat pour conduire LA réforme systémique. D’ici là, il faut dans l’immédiat sortir du conflit social et que chacun des partis prépare sa copie. La réforme mal conduite, injuste et imparfaite de Nicolas Sarkozy doit être prise pour ce qu’elle est : un nuage de fumée pour gagner du temps. Il faut que le corps social la digère rapidement, pour  que le corps électoral puisse arbitrer en 2012…