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Jean Daniel vient de publier ce très bon livre, que je vous conseille de lire. Pour ma part, il me faudra le relire, pour comprendre d’autres clés d’un père qui m’a fait naître « intellectuel ». Camusien je suis, depuis plus de 15 ans, je me vis comme un sisyphe heureux. Auteur essentiel, il m’a donné la liberté en gage d’une exigence à vivre, et ce n’est pas rien…

 

Ce n’est pas seulement l’Etranger qu’on lit au collège qui m’a touché/éclairé, mais l’homme, entier, libre et responsable sans illusion dans un monde absurde, qui fait le pari de la lucidité pour exfolier passé/futur et mieux vivre le présent. La seule réalité où puisse s’épanouir un bonheur vrai.

 

Camus, un homme sans bien qui s’est élevé à la force de la volonté. Parti de rien pour finir dans le néant, être et agir entre les deux. Meursault, Clamence, la mort et la vie en contrepoint, sans espoir, sans salut, où la seule morale d’être vrai peut déjouer l’absurde.

 

Le relire, au travers de ce billet :

« L’homme est seul, … tout espoir lui est interdit, il n’y a ni royaume des cieux ni terre promise. Rien ne sera jamais sauvé que par le soleil, l’accord avec la nature et un impératif moral né de l’instant et réalisable dans l’instant…

« La vie n’a pas de sens … mais nous savons aussi, et avec la même intensité, que certains hommes, eux, arrivent à donner un sens à leur vie, en quelques circonstances privilégiées. Lorsqu’ils aiment et créent. Lorsqu’ils arrivent en un éclair à discerner quelque chose qui ressemble au Bien, au Vrai et au Beau. Lorsqu’ils sont assez heureux pour avoir envie de protéger les instants de bonheur des autres …

 

Résister à l’air du temps, être à la recherche de vérités pour éclairer le présent. « Chacun, partout, parle de déclin parce qu’il n’a comme repère que la nostalgie … Si tout est possible et si l’on ne peut rien prévoir, alors il ne nous reste plus qu’à vivre au présent avec les seuls appétits et les seuls principes que nous nous donnons à nous même ». Tout est permis ne veut pas dire que rien n'est interdit, supprimer l'innoncence n'entraîne pas nécessairement la culpabilité.

 

Camus préconisait que pour faire notre métier d’homme, il fallait arriver à être des sisyphes heureux. « Oui, l’homme est son propre feu et sa seule fin. S’il veut être quelque chose, c’est dans cette vie ». Un précédent billet jetais des ponts vers tous ces sisyphes heureux.

 

Merci Jean Daniel pour cet opus, qui remonte le cours d’une éthique camusienne dont l’air du temps à absolument besoin. Camus est le porteur, en ce temps de difficulté à vivre avec le présent et de crainte pour l’avenir, d’un message, d’un héritage dont nous devons nous emparer. Pour finir ce billet, je vous laisse méditer avec René Char « La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil ».

Avec Camus, Comment résister à l’air du temps, chez Gallimard - 9,50€

Biographie d’Albert Camus sur Wikipedia

Biographie de Jean Daniel sur Wikipedia

 

Tag(s) : #heloim.sinclair
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