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Petite pause dans la campagne électorale, prendre un peu de recul. La philosophie pourrait nous y aider, surtout appliquée à la course au pouvoir (décidément, la politique s’insinue partout, ces temps ci ;-)).

 

Vou passerez un bon moment avec ce livre de Christophe Lamoure, et sa conclusion (j’y reviendrai) nous offre une consolation commune, quel que soit le résultat du 6 mai.

 

Petite philosophie de la course au pouvoir, c’est rafraîchissant, saintes « relativité » et « perspective » invitées pour ce week-end de mai, pour mieux déchiffrer la pièce du moment.

 

Pour commencer, dire que C. Lamoure dans sa préface, convoque la « vocation politique » au rang des folies. Il est vrai que les asiles sont pleins de personnes qui pensent être appelées à un destin exceptionnel. Or, l’ambition politique, sous sa forme la plus haute, fait fond sur une illusion. Sans cette illusion, impossible de se lancer dans une quête - gouverner les autres – dont le caractère aberrant et grotesque sauterait aux yeux.

 

Personnellement, je n’ai rien contre les fous. Comme Erasme, je suis d’avis qu’il faut savoir faire l’éloge de la folie. Avec une certaine modération, c’est la folie qui a fait avancer la civilisation humaine, car c’est du déviant et non du conservatisme, que naît le nouveau et le progrès. Bien entendu, la folie doit rester douce, car elle a aussi fait reculer cette même civilisation, avec la Shoah pour ne citer qu’un extrême. Un fou ayant des tendances pour la violence peut s’avérer dangereux.

 

Donc, admettons que nos candidats soient atteints d’une vocation politique, qui rejoint une forme de folie, cheminons. Ne jamais se décourager, c’est le 1er chapitre pour ceux qui veulent dépasser la vocation et s’inscrire dans l’action. Ce chapitre est truffé d’appétit de pouvoir, qui doit mûrir le temps de savoir se faire désirer. Chapitre 2 : Tant que le dernier bulletin n’est pas tombé, le candidat doit se comporter, non comme un vainqueur, mais comme un serviteur du peuple, humble et déterminé.

 

Le chapitre Incarner la France, commence par : l’élément rationnel n’occupe, dans la sphère politique, qu’une place subordonnée. Je vois là une bonne base d’analyse, qui permet de comprendre que « sans une enveloppe de démagogie et de mensonge, le discours de vérité ne passe pas » (à méditer).

 

Au chapitre, User de beaux discours et de petites phrases, je voudrais reprendre la citation de La Bruyère qui l’introduit : « Il coûte si peu aux grands à ne donner que des paroles, et leur condition les dispense si fort de tenir les belles promesses qu’ils vous ont faites, que c’est modestie à eux de ne promettre pas encore plus largement » ;-) Bien entendu, l’électeur rationnel pourrait penser que l’écart de la parole aux actes trouverait une quelconque sanction dans les urnes. Sauf qu’au prix d’une dévaluation du discours politique, flactus vocis, paroles vides, le charme des promesses opère avec une puissance toujours renouvelée.

 

Revenons au fil du livre, le candidat dans la course au pouvoir devra Serrer des mains, Evincer et rassembler, Avoir réponse à tout et Ecrire un livre (au moins).

 

Souvenez vous de ce vers de Jean Rostand, « En politique, on ne flétrit le mensonge d’hier que pour flatter le mensonge d’aujourd’hui », ça vous permettra d’aborder souriant et affranchi le chapitre Rompre avec le passé. Et oui, c’est une constante, l’animal politique souhaite incarner le renouveau, quelque soit son sexe.

 

L’heure tourne, j’en arrive à la conclusion, que je partage : « La politique est une école de la déception, et nous sommes des élèves inattentifs. Notre leçon n’est pas bien apprise et nous croyons toujours – de moins en moins – à une possible rédemption et à un prochain salut … Notre condition est sans issue, la catastrophe consommée. »

 
En dépit de la passion et des illusions qui se cristallisent sur cette présidentielle, le 7 mai se réveillera presque pareil au 6 mai, la même aurore sur la même réalité du monde. Et si la politique pouvait avoir pour seule et humble ambition de « rendre le nécessaire possible », ce serait déjà pas si mal.

Tag(s) : #Politique
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