La parole omniprésidentielle démonétisée

Même la Pravda française ne peut plus mettre la propagation du mécontentement sous le tapis. Le Figaro nous indiquait cette semaine que « la part des Français satisfaits du président de la République est tombée en février à 36%, soit deux points de moins qu'en janvier, et le résultat le plus bas depuis mai 2008 (36%). 63% des sondés se disent désormais mécontents du chef de l'Etat ».

Une quotte de confiance en basses eaux, le verbe et l’agitation de Sarkozy ne font plus recette. Comme si les français s’étaient lassés du monsieur qui fait du vent pour nous faire croire qu’il essaye de tenir ses promesses, alors qu’il se prête aux jeux de cour et d’influence. La communication présidentielle omniprésente depuis 3 ans, non seulement n’a pas suffit à prolonger la lune de miel entamée en 2007, mais pire, a complètement démonétisé la parole omniprésidentielle.

« Cause toujours coco, t’es un bonimenteur comme les autres personnages politiques de la scène française. Peut-être un peu plus autocratique et égocentrique que les autres, mais ça ne change rien au problème. Tu es une marionnette de plus, qui a fait du show quotidien une rampe à succès devenue trappe à confiance ».

A force de saturation médiatique, d’annonces qui chassent d’autres annonces, en réactions aux faits divers et aux couacs, et quelques fois pour proposer de véritables réformes, c’est la démonétisation de la parole politique. A trop promettre en 2007, NS ne pouvait que beaucoup décevoir, malgré/à cause de son talent de show-man. D’autant que le monarque républicain a multiplié les faux pas, dont la nomination envisagé de son fils à la tête de l’Epad…

 

Cette semaine, flagrant délit d’une com.gouv qui déraille, le démenti de l’optimisme omniprésidentiel sur le chômage par le 1^er Ministre. Fin janvier 2010, à la télé sur TF1, Sarkozy berçait/bernait les français avec « le chômage va baisser ». Un mois plus tard, Fillon déclare « le chômage va augmenter ». Qui est le menteur entre Fillon et Sarkozy ? Libération en a fait sa une le 26 février ;-).

Cette descente aux abimes de la confiance pour Nicolas S 1^er, désorganise la droite sans crédibiliser la gauche. A l’UMP, d’aucuns se pensent en recours pour 2012, et pas seulement en se rasant. Au PS, la mise à jour du logiciel programmatique passe après la primaire des égos. Dans moins d’un mois, les Régionales devraient voir l’abstentionnisme sortir en grand vainqueur, triste marqueur de la démonétisation de la parole politique.